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Crédit photo : Andrew Arthur
Plus doux que jamais, l’auteur-compositeur texan aux origines vénézuéliennes fait suite à son merveilleux album Mala en ralentissant encore le rythme et en se montrant plus mignon que jamais. Ses mélodies transcendent la subtilité et multiplient ses excentricités, adoucissant tout ce qui bouge; des mélodies qui ont beaucoup de groove, comme sur l’irrésistible «Fancy Man», jusqu’aux influences étonnamment blues sur la lancinante «Linda» du haut de ses envoûtantes six minutes et trente secondes.
On l’aura donc compris, l’artiste n’est pas ici pour changer, et c’est bien tant mieux. Sa musicalité est toujours aussi riche, sa gamme d’instruments, aussi vaste, et il reste constant dans ses propres limites. Parlez-en à l’accrocheuse pièce-vedette et foncièrement disco «Fig in Leather», qui a tout pour devenir la nouvelle «Carmensita» , laquelle avait à l’époque un vidéoclip qui mettait en vedette nul autre que sa copine du moment, Natalie Portman!
Ainsi, bien qu’il semble alourdir son ton dans des détours ultimement mélancoliques à la «Mourner’s Dance», allant même jusqu’à évoquer les compositions célestes de Vangelis pour le film Blade Runner ou sur la ballade supra-romantique qu’est «Saturday Night», il n’y a pas à s’inquiéter, Banhart n’a pas perdu ses moyens. Au contraire, il sait mieux que jamais les doser sans jamais s’égarer inutilement.
C’est donc ce qui est bien dans ses multiples explorations: il a la possibilité de nous faire voyager d’un délire retenu à un autre, tout en conservant la plus grande intégrité possible. Comme quoi dans le psychédélisme exhibé de «Good Time Charlie» et l’aspect lounge de «Theme for a Taiwanese Women in Lime Green», il n’y a qu’un pas.
Il y a certes beaucoup à savourer tout au long des treize pièces qui composent l’album, et ce, jusqu’à la remarquable «Celebration», pratiquement instrumentale, qui clôt le disque avec une immense beauté, miroitant tout le reste qui nous a sans conteste grandement charmé.
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de la rédaction