«Confection» de Sébastien Tellier – Bible urbaine

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«Confection» de Sébastien Tellier

«Confection» de Sébastien Tellier

Une bande originale peu originale

Publié le 11 novembre 2013 par Pauline Eveno

Crédit photo : Bonsound

Après avoir mangé trop de pépitos bleus et s'être pris pour le gourou de l'Alliance bleue dans son album My God is Blue, Sébastien Tellier revient vers des contrées plus épurées avec Confection. Ce nouvel opus se présente un peu comme une bande originale de film, le titre «L'Amour naissant» étant le seul où l'on entend le chanteur. Pour enregistrer Confection, le Français s'est entouré de l'équipe qui avait réalisé son deuxième album Politics (notamment Tony Allen à la batterie). Une sorte de retour aux sources donc, et finalement peu d'originalité.

Le début est pourtant prometteur avec cette «Adieu» sortie de nulle part. La voix de soprano, la partie de basse, les interludes de piano… tout cela crée une ambiance complètement onirique qui nous transporte dans des atmosphères que seul Sébastien Tellier sait inventer. À côté de cela, le morceau «Coco» paraît bien plat… Et encore plus quand on entend «Coco et le labyrinthe» quelques titres plus loin. Certes, l’orchestration est différente, le titre aussi d’ailleurs, mais ça n’apporte pas grand-chose à l’ensemble.

Vient «L’Amour naissant», seul titre chanté. On a beau toujours aimer sa voix ténébreuse, le titre ne nous fait pas chavirer. C’est pas mal, mais il manque un truc. Peut-être de l’originalité. Car la rythmique à la batterie et les parties de violons ne sont justement pas sans nous rappeler «La Ritournelle», chanson qui avait fait son succès en 2005. Une de ses plus belles chansons, une des plus belles chansons de ces dernières années, mais une chanson qui ne doit pas être ressortie à chaque manque d’inspiration.

«Adieu mes amours» qui suit est comme un mauvais remake d’«Adieu». «Adieu comme un jeu» et sa jolie version au piano passe mieux. Mais bon, tout cela n’est pas bien passionnant. Il y aussi «L’Amour naissant II» et «L’Amour naissant III», là pour le coup, il s’est encore moins foulé pour les titres… Au milieu de tout cela, il y a l’ovni «Waltz», qui nous emmène dans une fête foraine intergalactique et nous rappelle que l’on est bien en train d’écouter du Sébastien Tellier. Puis vient «Delta Romantica» qui fait penser à du Ennio Morricone. Cet album a d’ailleurs un petit air de ressemblance avec Rome de Danger Mouse et Daniele Luppi. Mais on ne cachera pas que Rome est le plus abouti des deux.

Confection est agréable à écouter, certaines orchestrations sont intéressantes, mais faire quatorze chansons avec six chansons de base, ça finit en un album qui donne l’impression de tourner en boucle alors qu’il n’est même pas encore fini. Certains diront que c’est un album concept, mais le manque global d’originalité déçoit. La première écoute est intéressante, les autres deviennent lassantes. Dommage…

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