Comme nul autre, le groupe Lazy Lovers lance son deuxième EP, «Comme toi» – Bible urbaine

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Comme nul autre, le groupe Lazy Lovers lance son deuxième EP, «Comme toi»

Comme nul autre, le groupe Lazy Lovers lance son deuxième EP, «Comme toi»

Publié le 30 mai 2012 par Alice Côté Dupuis

C’est cette fois-ci influencé par la langue française que Lazy Lovers offre son deuxième mini-album, Comme toi. Sans perdre ce qui le caractérise des autres, c’est-à-dire sa sonorité rockabilly, le groupe qui avait récolté les éloges en 2010 avec un premier EP réussit à impressionner de nouveau avec quatre nouvelles pièces rafraîchissantes.

Influencé par les Johnny Cash, Hank Williams et Bill Haley de ce monde, Lazy Lovers propose un univers musical trop peu présent dans le marché québécois. Dès la première chanson de Comme toi, «Rockabilly Shoes», nous sommes plongés dans le rythme assez lent d’un folk, où l’on ajoute une guitare électrique à effet band de garage, le son d’un banjo, puis une voix parfaite pour le country, pour finalement arriver à un refrain accrocheur qui nous fait danser de la tête. Et tous les éléments sont là: Lazy Lovers est un groupe de rockabilly nouveau genre, qui fait revivre l’époque des grands, ceux qui ont véritablement marqué la musique rock and roll. Sans pour autant avoir la prestance et la perfection de Presley, la formation créée en 2009 s’en tire bien et agit plutôt comme un bon vent de fraîcheur dans le paysage musical québécois.

Il fait du bien d’entendre l’union des voix d’Amélie Geoffroy et de David Tougas, membres fondateurs de Lazy Lovers. L’alternance de la voix féminine légère et de celle, masculine, plutôt rauque – ou rock -, alliée au mélange du français et de l’anglais, donne un charme aux balades proposées. Mais malgré la forte utilisation de la guitare électrique, tantôt pour simplement suivre la mélodie de la voix, comme sur «Mienne», tantôt pour donner le ton et le rythme à la pièce, le second maxi de Lazy Lovers reste parfois lent. C’est surtout sur la dernière chanson, «Come Back Home», qui est davantage country et qui contraste avec les trois autres, qu’on ressent la faible cadence. Les images d’Elvis qui danse à s’en dépeigner le toupet? Ce n’est pas avec Comme toi que ça arriverait, malgré les sonorités empruntées aux années 50 et 60 ainsi que l’usage çà et là d’instruments dynamiques, comme les cuivres (plutôt efficaces sur la pièce titre du mini-album).

Si le premier EP homonyme présentait six pièces uniquement anglophones, la formation avait déjà quelques compositions en français qu’elle proposait en spectacle. C’est maintenant trois chansons sur quatre qui empruntent en partie ou en totalité sa langue à Molière, laissant de côté l’accent de la chanteuse en anglais qu’on retrouvait sur le premier mini-album. Malgré tout, ce sont des paroles futiles qu’on découvre sur les pièces de Comme toi, des «tu lui dis qu’elle est unique au monde et elle te croit, que le célibat est immonde, et elle te croit» qui riment, certes, mais qui sont sans grand attrait. Enfin, peut-on vraiment les blâmer? Le rockabilly lui-même a largement été basé sur des références aux relations sentimentales. N’empêche, tant qu’à utiliser notre belle langue, le quintette – complété par Olivier Houde, Cléo Beauchamp et Jonathan Lafrance – aurait pu se contenter d’emprunter au style musical ses sonorités et ses rythmes.

On se plaît tout de même à répéter les mêmes mots et onomatopées que les voix de chœurs, très entraînantes, ou à bouger la tête au rythme de «Mienne», la chanson la plus dynamique du mini-album. La réalisation de Sunny Duval, ex-guitariste des Breastfeeders, est sans reproche, et si Lazy Lovers n’a pas réinventé la roue, sa musique pourrait très bien tourner sur les ondes des radios commerciales, car c’est différent et ça fait du bien.

Le mini-album Comme toi, de Lazy Lovers, est disponible depuis le 29 mai.

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: http://lazylovers.bandcamp.com

Écrit par: Alice Côté Dupuis

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