L'album homonyme de Chloé Lacasse – Bible urbaine

MusiqueCritiques d'albums

L’album homonyme de Chloé Lacasse

L’album homonyme de Chloé Lacasse

À la conquête de l’espace

Publié le 8 octobre 2011 par Éric Dumais

Crédit photo : Vega Musique

Couronnée grande gagnante des Francouvertes 2011, finaliste du Festival de la chanson de Granby en 2008 et lauréate de ma première Place des Arts dans le volet jeune interprète en 2006, Chloé Lacasse nous revient en force, après avoir fait paraître deux EP autoproduits, avec un premier album studio homonyme au charme fou.

Un avenir prometteur

La voix sublime de l’auteure-compositrice-interprète Chloé Lacasse est un beau voile de fraîcheur dans le paysage de la chanson québécoise. Sa musique est un heureux mélange de mélodies pop-rock et de folk, avec de magnifiques arrangements électroniques, qui accompagnent l’orchestration en accentuant la profondeur des mélodies.

La jeune femme, qui est membre de la troupe de théâtre In Extremis et qui a eu la chance de danser aux côtés du très élégant Pierre Lapointe dans «Mutantès», s’est inscrite aux Francouvertes 2011 sur un coup de tête, en plus de remettre sa candidature à seulement quelques jours de l’échéancier. Et une chance qu’elle l’a fait, car c’est elle qui a été couronnée de succès et qui a obtenu, en plus, un contrat avec l’étiquette de disques Vega Musique.

«Rien n’est plus dur à consoler qu’un cœur sans réponse»

La plus belle chanson de l’album est sans contredit la très poétique «Sans réponse». L’intensité de la mélodie atteint des sommets vertigineux qui nous donnent une vague déferlante de frissons nous parcourant l’échine de haut en bas. En plus, le banjo apporte une touche folk délicieuse avec ses notes sautillantes, alors que le chant de Chloé Lacasse, quant à lui, brille de son intensité.

Chloé Lacasse et ses musiciens apportent vraiment un vent de fraîcheur qui n’est pas sans rappeler certaines influences du répertoire québécois francophone. En effet, sa musique fait parfois penser à celle de la chanteuse et écrivaine Mara Tremblay, en particulier au niveau des textures électroniques que l’on retrouve davantage sur Tu m’intimides, l’album le plus accompli de sa carrière. Autrement, la voix susurrée de la jeune fée Chloé, dans «Quidam» rappelle les accents ensoleillés de notre voisine d’outre-mer, Cécile Hercule, et d’un côté plus formel, les mélodies peuvent évoquer, de part leur sensibilité poignante, les meilleurs succès du groupe montréalais Monogrenade, notamment «M’en aller» ou «Ce soir».

Du bonbon

De part et d’autre, l’album se savoure telle une douce brise automnale à nos tympans. Le voyage sonore auquel Chloé Lacasse nous convie est souvent ponctué d’agréables moments forts en émotions. Avec «Mieux», l’orchestration à cordes nous rappelle l’intensité dramatique des violons de Monogrenade dans «M’en aller», alors que la chanson «Pyromane» se déguste tel un magnifique conte de fées, nous rappelant ainsi la douce sensibilité de la chanson éponyme de Karkwa sur Les chemins de verre. Pour les plus perspicaces, les paroles de la chanson vous évoqueront certaines images du roman L’Avalée des avalés de Réjean Ducharme, à cause de la thématique du feu qui alimente la poésie du texte.

En somme, Chloé Lacasse, lorsqu’elle est accompagnée au piano comme sur l’exquise «Je voudrais l’être», nous convainc d’emblée qu’il n’y a pas seulement Cœur de Pirate au Québec pour nous émouvoir. Les différents arrangements sonores et la qualité de l’orchestration de la jeune Chloé font d’elle une artiste presque aussi accomplie que la charmante Béatrice Martin, ce qui n’est pas mauvais en soi pour une jeune découverte.

Le premier album studio de Chloé Lacasse est disponible en magasin depuis le 27 septembre. L’artiste sera en concert le 3 novembre à la Maison des Arts de Laval et le 10 novembre au Cabaret Lion d’Or de Montréal.

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début