«Celebration Rock» de Japandroids: pas de lendemain de veille en vue – Bible urbaine

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«Celebration Rock» de Japandroids: pas de lendemain de veille en vue

«Celebration Rock» de Japandroids: pas de lendemain de veille en vue

Publié le 21 août 2012 par Mathieu St-Hilaire

Trois ans après avoir lancé leur excellent premier album Post-Nothing, le duo de Vancouver Japandroids nous revient avec un album encore plus rock, énergique et décadent que son prédécesseur. En effet, Celebration Rock frappe fort. Très fort. Et il y a fort à parier qu’avec cet album, Japandroids ne regarderont plus en arrière pour un bon bout de temps.

À l’intérieur de 35 minutes, Japandroids ne perdent pas une seule seconde: les riffs de guitares sont puissants, la batterie nous fend le crâne en deux et le chanteur Brian King hurle ses textes avec toute la passion qui l’habite. Le titre de l’album est complètement indicatif de ce que l’on y retrouve: un rock qui nous donne envie d’ouvrir les dernières bouteilles qui traînent au réfrigérateur.

«Long lit up tonight and still drinking/Don’t we have anything to live for? / Well of course we do / But ‘til they come true / We’re drinking». Cette phrase est la première que l’on entend sur «The Nights of Wine and Roses», première pièce dévastatrice de l’album. À partir de ce moment, on sait très bien que l’on sera transporté dans un monde où baigne alcool, sexe, confusion, plaisir et désir. Tout ça est souvent représenté à travers la même chanson, comme dans «Evil’s Sway», qui vous assassinera certainement les tympans.

«I was all dressed up like Elvis from hell», chante King sur «For the Love of Ivy», reprise du vieux groupe californien The Gun Club. On retrouve dans cette phrase l’esprit qui anime Japandroids sur leur deuxième album: prêt à affronter ce que la vie, ou la nuit, peut offrir, pour le meilleur ou pour le pire. Et ils le font merveilleusement bien, un peu comme le défunt groupe The Replacements dans les années 1980.

Et pour ceux qui croient que Japandroids ne font qu’un rock simple bourré de clichés, détrompez-vous, car à leur vitalité s’ajoute des compositions solides qui se révèlent de plus en plus contagieuses après chaque écoute. La deuxième moitié de l’album comporte les meilleures chansons du groupe, notamment l’urgente «The House That Heaven Built» et «Continuous Thunder», qui termine l’album de brillante façon. Dans cette dernière pièce, Brian King constate que ce sont les imperfections qui rendent la passion entre deux amants encore plus forte: «If I had all the answers / And you had the body you wanted / Would we love with a legendary fire?».

Et c’est ce qui donne aux chansons de Japandroids une profondeur inattendue, soit dans cette capacité d’exprimer une complexité émotionnelle et une vulnérabilité à travers leurs textes et leur musique. Mais, par-dessus tout, le duo est à la recherche constante de ces moments de jouissances et d’étourdissements, tel que chanté par Brian King à la toute fin de «Younger Us»: «Give me that night you were already in bed / Said fuck it, and got up to drink with me instead». Alors, buvons à leur sincérité, à leur énergie et à sans contredit un des meilleurs albums de l’année.

Cote d’appréciation: ****1/2

Crédit photo: www.japandroids.com

Écrit par: Mathieu St-Hilaire

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