«Border Free» de Chucho Valdés & The Afro Cuban Messengers – Bible urbaine

MusiqueCritiques d'albums

«Border Free» de Chucho Valdés & The Afro Cuban Messengers

«Border Free» de Chucho Valdés & The Afro Cuban Messengers

Quand la musique démantèle les frontières

Publié le 13 septembre 2013 par Laurine Cretenet

Crédit photo : www.valdeschucho.com

Chucho Valdés, tout comme son père Bebo Valdés, est un pianiste incontournable de la musique cubaine. Après avoir sorti en 2010 son précédent projet intitulé Chucho’s Steps, il s’est entouré de la formation The Afro Cuban Messengers pour présenter son nouvel album Border Free qui, il faut le préciser, est son 83e album en carrière.

Pour montrer que dans la musique il n’y a pas de frontière, Chucho Valdés a choisi de s’inspirer de la musique traditionnelle des indiens d’Amérique du Nord en y ajoutant une touche latine, africaine et arabo-andalouse. Sa musique très inspirée joue et présente le meilleur de chaque instrument en les mettant en avant par le biais de solos sur un fond rythmé. On retrouve plusieurs instruments en plus de son fidèle compagnon, le piano, soit des percussions, une trompette, une contrebasse et une batterie.

Composé de huit pièces, on démarre cet album avec le titre «Congadonza» qui nous montre toute la virtuosité du pianiste en mettant à l’avant-plan des rythmiques typiquement cubaines. La pièce «Afro-Comanche» mêle parfaitement des rythmiques africaines à des airs traditionnels indiens nous rappelant un chant rituel. On peut retrouver toute la mélancolie de la contrebasse et du piano sur «Pilar», une des pièces les plus émouvantes de l’album, qui se doit d’être écouter avec une attention toute particulière. La dernière chanson de l’album, «Abdel» mêle les sonorités cubaines aux couleurs arabo-andalouse et nous emmène dans un conte des milles et une nuits des plus endiablés.

Border Free, c’est une très belle mixité et une grande originalité qui rend la musique de Chucho Valdés unique et qui donne un album riche qui mérite plus d’une écoute pour apprécier chaque détail et chaque instrument qui y apparaît. Il reprend même des rythmes typiques du jazz des années 60 comme le Hard Bop, des rythmes cubains, des sonorités arabes et flamenco, et la spiritualité de la musique amérindienne. Par contre, en écoutant cet album, il faut surtout s’attendre à une musique d’ambiance qui ne plaira pas à tout le monde, car on est loin d’une musique accessible. Il s’agit surtout d’un album éclectique et exotique qui plaira davantage aux plus érudits et aux amateurs de jazz de par sa complexité.

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début