«Blue Volvo» de Loud Lary Ajust

Sans aucun doute plus sombre que Gullywood, premier opus sorti en 2012, les gars de LLA voguent encore une fois entre la saleté toff de la ville urbaine et le faussement fame d’une culture prétentieuse. Les textes regorgent de références cyniques à la culture populaire, et Ginette Reno n’est encore une fois pas épargnée. Mais surtout, ce sont les flashbacks et la nostalgie d’une jeunesse faite de liberté et de naïveté qui marquent la thématique ambiante sur ce deuxième album.

«Blue Volvo» est scindé en deux parties: d’un côté, ça parle de party, superstar, fuck my life, money and smoke («XOXO», «Van Gogh», «Tiens mon drink»), et de l’autre d’idéaux désabusés, de porn, d’insomnie, de paranoïa et de décrocheurs («Rien ne va plus», «Mort Lente»). Une division qui se rend jusque dans les sons, où on croirait presque entendre Kanye West («14AM») et la voix de Lil’Wayne («Hôtel Hell») dans une ambiance à la fois rock plus roff.

Produit en collaboration avec Ruffsound, c’est toujours Ajust qui s’occupe des beats sur cet album. Ils ont su concocter des mélodies accrocheuses à l’américaine, qui frôlent presque la pop par moments. En effet, les sons sur «Blue Volvo» sont certainement plus accessibles et pourraient, qui sait, jouer à la radio. À souligner: la participation de collaborateurs très intéressants dont Milk & Bone («Personne»), où les voix féériques des deux filles se mêlent bien au rap, et Karim Ouellet («Automne»), qui s’arrime bien et arrive même à en plugger son renard. 

Loud Lary Ajust oscille toujours entre l’anglais et le français sur «Blue Volvo». Le choix de ce franglais a quelque chose de franc qui donne un résultat sincère à l’image de LLA et de celle d’une génération qui regrette Kurt Cobain et qui n’en ont rien à foutre de Jacques Parizeau.

Shouts à «Tiens mon drink», à écouter chaque fois que sonne les 22 heures.

«Blue Volvo» est disponible sous l’étiquette Audiogram dès le 21 octobre 2014.