«BLIZZARD», le premier maxi de la formation collective FAUVE – Bible urbaine

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«BLIZZARD», le premier maxi de la formation collective FAUVE

«BLIZZARD», le premier maxi de la formation collective FAUVE

L’espoir et la naïveté donnent des ailes

Publié le 22 mai 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Grosse Boîte

Il y a quelque temps, FAUVE n’était qu’un mot inconnu qui prenait forme dans la bouche de certains Français à l’affût des dernières tendances musicales. Puis le titre «Nuits Fauves» a joué en boucle sur les radios françaises, élevant du coup le collectif jusqu’alors underground au sommet des palmarès. Depuis le 20 mai dernier, BLIZZARD, leur premier maxi, est finalement en vente sur iTunes. Est-ce la naissance d’un nouveau phénomène ou d’un feu de paille?

Suite au succès des fameuses Nuits Fauves, soirées thématiques où FAUVE se produisait à Paris et dans la région métropolitaine française à guichet fermé, plusieurs se sont permis de remettre en question la popularité fulgurante du collectif, qui n’avait effectivement aucun produit concret à présenter au grand public; que du vent et de belles promesses, en somme. Sur les forums français, on a d’une part félicité l’originalité du groupe pour son audace, sa franchise et son regard naïf et coup de poing sur une société en pleine ébullition puis, d’autre part, craché pernicieusement sur le produit, pour l’unique raison qu’hier on ne les connaissait pas du tout.

FAUVE, c’est donc cinq membres réunis «par l’écriture de chansons issues d’un besoin commun et urgent de vider le trop-plein avec le moins de contraintes possibles. D’où le français, d’où les textes, d’où le spoken word», peut-on lire sur leur site officiel. Ainsi, FAUVE fait la promotion de sa poésie et de sa musique tel un manifeste, un peu comme André Breton, le père des surréalistes, l’avait fait en 1924 pour présenter un courant littéraire et artistique qui allait révolutionner l’art du XXe siècle. Et l’idée d’élever le collectif au rang d’un nouveau phénomène musical est d’autant plus originale qu’on a l’impression d’avoir devant nous un produit artistique et musical avant-gardiste.

Disponibles gratuitement sur leur page Facebook, les titres «Nuits fauves» et «Kané» sont les seuls à figurer sur le maxi, alors que «4 000 îles» et «Sainte Anne», moins originaux, plus vides de sens, donc, ont été écartés de l’enregistrement. Nul doute que sans la présence de «Nuits fauves», le succès de FAUVE n’aurait jamais été aussi important. Chanson hip-hop aux lignes slam sur la solitude, les rencontres nocturnes et l’espoir d’un monde meilleur, cette chanson séduit instantanément par la portée de son message, son atmosphère intimiste et sa naïveté adolescente digne des romans d’Alexandre Jardin.

Car à l’écoute de FAUVE, on ne peut qu’admirer cette attention reliée à la liberté individuelle et sociétale, au «je-m’en-foutisme» tant libérateur, le tout appuyé de paroles coups de poings telles que «tant pis s’ils nous prennent pour des demeurés». Le refrain, rythmé par une ligne de guitare pop, redonne espoir, réchauffe les cœurs: «Mais il faut pas que tu désespères / Perds pas espoir / Promis juré qu’on la vivra notre putain de belle histoire / Ça sera plus des mensonges / Quelque chose de grand / Qui sauve la vie qui trompe la mort qui déglingle /  Enfin le blizzard».

Il en va de même pour «Blizzard», pièce inaugurale qui prête son titre au maxi, laquelle nous donne l’envie de se lever et de tendre la main, les yeux remplis d’espoir, et de changer la face du monde à coup de phrases qui donnent de l’élan»: «Tu l’entends? / Bien sûr que tu l’entends / Le murmure / Le murmure assourdissant et permanent / Il a envahi la ville et les esprits / Il arpente les rues en hurlant / Le murmure assourdissant et permanent / Comme un bruit parasite à l’intérieur qui t’épuise / Qui souffle à l’oreille de chacun / «T’es mauvais, t’es bon à rien, tu seras jamais assez bien».

De même que pour les pièces «Cock Music Star Music», «Kané» et «Haut les cœurs», qui imposent une ambiance unique, belle, originale et libératrice, FAUVE nous ensorcèle, monopolise toute notre attention, nous donne de l’espoir à tous les coups, nous interpelle, nous donne l’envie de chanter haut et fort, ce qui confirme, au final, que  leur présence sur la scène musicale est loin d’être un feu de paille. On aime ou pas. On se sent interpelé ou pas. L’important est d’avoir l’espoir d’un monde meilleur, avec FAUVE ou sans FAUVE.

FAUVE sera de passage au Métropolis de Montréal le mercredi 19 juin dès 21h00 en première partie de Benjamin Biolay. Pour plus d’information ou pour connaître le prix des billets, visitez le site des FrancoFolies de Montréal au http://www.francofolies.com/programmation/concert.aspx?id=12390.

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