«Being» de Mozart's Sister – Bible urbaine

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«Being» de Mozart’s Sister

«Being» de Mozart’s Sister

De l'électro chaleureuse

Publié le 7 août 2014 par Justine Lalande-Church

Crédit photo : Vanessa Heins

Caila Thompson-Hannant, alias Mozart's Sister, avait mis en haleine critiques et mélomanes en 2013 suite à la sortie d'un EP rafraîchissant intitulé Hello. Forte de performances remarquées au sein de festivals importants tels que South by Southwest et Pop Montréal, la chanteuse montréalaise a sorti le 5 août dernier un premier album solo via la maison de disques torontoise Paper Bag. 

Intitulé Being, ce premier long est le fruit d’un travail en solo, et ce, de la composition à l’enregistrement, indépendamment de tout réalisateur, avec de l’équipement bon marché; la preuve que les possibilités infinies du numérique et ses résultats étonnants surprennent encore aujourd’hui. Les onze chansons, qui oscillent entre pop et électro, sont animées par une folie intrigante et une fougue rassembleuse. Les rythmes entraînants vous décrocheront assurément un mouvement d’épaules, si ce n’est pas un déhanchement.

Déclarant ne pas souhaiter catégoriser sa musique, Caila se laisse aller à l’expérimentation, privilégiant des textures sonores inusitées comme sur «My House is Wild», une cadence déconstruite comme dans «Salty Tear», et des voix pour battre la mesure sur «Enjoy». Certaines manoeuvres vocales feront penser à Grimes, mais l’auteure-compositrice-interprète avoue ne pas s’inspirer de celle-ci. Si toutefois on tient à faire la comparaison, la différence majeure se situe sur le plan de l’interprétation: Mozart’s Sister se sert de sa voix pour véhiculer une émotion de même que des paroles touchantes et authentiques, plutôt qu’elle ne la considère comme un simple instrument électronique supplémentaire.

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Les titres aux mélodies plus pop, soient le premier single «Enjoy» et la touchante «A Move», sortent du lot. Il aurait été intéressant d’entendre davantage les élans vocaux de la chanteuse, qui emprunte trop souvent une voix nasillarde nonchalante, également entendue du côté de Claire Boucher, qui se veut redondante et sans véritable portée émotionnelle.

Néanmoins, avec Being, Mozart’s Sister arrive à marier une interprétation pop à des rythmes de synthèse, conférant à ceux-ci une âme plus chaleureuse.

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