«Barbara Barbara, We Face A Shining Future» du duo Underworld – Bible urbaine

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«Barbara Barbara, We Face A Shining Future» du duo Underworld

«Barbara Barbara, We Face A Shining Future» du duo Underworld

Le présent brille

Publié le 16 avril 2016 par Mathieu St-Hilaire

Crédit photo : www.facebook.com/underworldlive

Lager! Lager! Lager!, chantait à l’excès Karl Hyde sur le retentissant hit «Born Slippy» du duo électro Underworld il y a de cela vingt ans. La pièce contribua à redéfinir la musique techno et se retrouva sur l’une des meilleures bandes originales de films de tous les temps, soit celle du très culte et toujours percutant long-métrage Trainspotting. Si plusieurs attendent avec impatience la suite du film de Danny Boyle, qui paraîtra apparemment quelque part en 2017, on ne pouvait en dire autant sur le nouvel album d’Underworld, Barbara Barbara, We Face A Shining Future. Eh bien, surprise! Karl Hyde et Rick Smith reviennent avec un album qui surprend tout le monde, incluant votre très humble serviteur.

Barbara est le neuvième album d’Underworld. Hyde et Smith sont maintenant bien avancés dans la cinquantaine. Alors il est normal que leur musique ne reflète plus les excès hédonistes qui jaillissaient de leur univers de jadis. L’album n’a pas l’énergie de ceux d’il y a vingt ans et d’essayer d’en faire un calque aurait sans doute été très embarrassant. À la place, le duo de Londres offre une œuvre constante du début à la fin, ne perdant jamais leur focus et leur inspiration nouvelle. Leur musique toujours dansante possède une sensibilité différente qui peut s’écouter autant sur les planchers de danse que dans la tranquillité de nos écouteurs.

Déjà, le titre, qui fait référence aux derniers mots du père de Rick Smith prononcés à sa femme alors qu’il est sur son lit de mort, nous prépare à autre chose. «I Exhale», qui ouvre le bal, est une longue chanson de plus de huit minutes au rythme soutenu qui s’installe progressivement dans notre esprit. Le style narratif très british de Karl Hyde fait tout de suite penser à Mark E. Smith de The Fall. Musicalement, on pense à Kraftwerk ou à Gary Numan au niveau de l’inspiration. On sent que le duo est en pleine possession de ses moyens et respire la confiance.

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Comme si les attentes relativement basses face à un nouvel album d’Underworld avaient donné au groupe des munitions et une assurance qu’ils avaient perdue depuis belle lurette. Après la première pièce vient «If Rah», aux beats très acid-house et avec une touche très eurodance qui nous séduit lentement. Encore meilleure est «Low Burn» qui nous plonge dans une transe ambiante dont il devient difficile de se passer. «Be Bold / Be Beautiful / Free / Totally / Unlimited», répète Hyde. Oui, Hyde et Smith sont beaucoup plus vieux, mais leurs âmes sont demeurées intactes.

La deuxième moitié de l’album est plus posée, mais pas inintéressante pour autant. Au contraire, c’est ici que l’on redécouvre les talents du duo pour la composition, chaque chanson prenant une tournure fort plaisante. L’ambiance est aussi plus éclairée et aérée que sur la première moitié du disque, notamment avec «Nylon String», qui semble ouvrir tout un monde de possibilités à bras ouverts. Vers un futur brillant.

Non seulement Underworld s’inscrit dans la catégorie «Retour de l’année» avec Barbara Barbara, We Face A Shining Future, mais l’album fera probablement partie de plusieurs palmarès des meilleurs long-jeux de 2016. Ne reste plus que la suite de Trainspotting soit aussi satisfaisante.

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