«Badlands», le premier opus d'Halsey – Bible urbaine

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«Badlands», le premier opus d’Halsey

«Badlands», le premier opus d’Halsey

Tout donner pour impressionner

Publié le 15 octobre 2015 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Astralwerks

Elle a 21 ans et elle a écrit ou co-écrit la totalité de ses chansons, à l’exception d’une seule, sur son tout premier album intitulé Badlands, paru le 28 août dernier sous l'étiquette Astralwerks. Le nom d’Halsey n’est déjà plus à faire aux États-Unis, où sa reprise parodique de la chanson «I Knew You Were Trouble» de Taylor Swift l’a propulsée presque malgré elle. Avec ce premier opus qui foisonne de mélodies pop accrocheuses et de succès instantanés où elle se révèle beaucoup, le nom ne sera pas oublié de sitôt non plus.

On la sent la jeunesse d’Ashley Frangipane, alias Halsey, en écoutant bien les paroles et les histoires de Badlands, qui nous replongent la plupart du temps dans nos années d’adolescence. Malgré tout, le disque témoigne aussi d’une belle maturité et il est déjà bien impressionnant qu’à un si jeune âge l’artiste ait écrit ou co-écrit quinze chansons sur seize et qu’elle ait fait paraître un album aussi assumé, abouti et diversifié.

D’une certaine façon, il est aussi très personnel, cet opus, puisque sur des morceaux comme «Colors», sur fond de très belle pop, elle n’hésite pas à faire une référence directe à tous ces artistes torturés qui se sont enlevé la vie à 27 ans et dont elle ne compte pas faire partie, elle qui a été diagnostiquée bipolaire à l’âge de 18 ans. Sur cette pièce, elle utilise la palette de couleurs pour traiter des émotions, mais aussi de la différence et, inévitablement, du rejet: «You were red and you liked me ‘cause I was blue / You touched me and suddenly I was lilac sky / And you decided purple juste wasn’t for you». Non seulement l’une des plus belles chansons de l’opus, mais aussi l’une des plus pertinentes.

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Si «Gasoline» traite aussi des questions de santé mentale, d’estime de soi et de dépendances, et que «Control» peut mener à penser à la perte de contrôle de soi, avec une intensité du propos mais une certaine sensibilité dans la voix, il faut dire que le morceau le plus fort du disque est sans contredit «New Americana», qui présente de belles nuances dans la voix de la chanteuse, tout en étant une superbe ode à la génération Y, «raised on Biggie and Nirvana».

Le tout est pop, entraînant, accrocheur, comme l’est la très assumée «Hold me Down». Mais malgré les sonorités rappelant parfois Lorde, parfois le tournant des dernières années de Taylor Swift (la peu originale «Roman Holiday», qu’on a l’impression d’avoir entendu mille fois et qui utilise la même trame de fond que le film du même nom de 1953, avec Audrey Hepburn; une escapade avec la personne qu’on aime), c’est avec Ellie Goulding que le lien est le plus direct. Ça nous frappe dès la pièce d’ouverture «Castle», avec son ambiance assez sombre, tout en étant entraînante, qui fait très Halcyon, et ça perdure jusqu’à la toute fin, vers «Hauting», au début électro et à la voix robotique et aérienne.

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On s’en voudrait toutefois de passer sous silence la reprise du classique de Johnny Cash, «I Walk The Line», et la magnifique appropriation que la chanteuse en a faite. Seule pièce de l’opus non écrite par l’artiste, la chanson est tellement ancrée dans le style et les sonorités d’Halsey qu’il faut absolument en connaître les paroles pour la reconnaître. En même temps très ancré dans l’émotion et dans une belle sensibilité, presque langoureuse, le morceau est fort joli et clôt de belle façon Badlands.

L’album Badlands d’Halsey est paru le 28 août 2015 sous l’étiquette Astralwerks.

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