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Crédit photo : Outside Music
Dès la pièce-titre qui ouvre l’opus, on sent l’aplomb nouveau, agréable à l’oreille. Bien que «Awake» ne soit pas une typique pièce folk-pop, elle est entraînante dans sa lenteur, envoûtante dans son ambiance planante. «Kill My Hope» sera plus percutante, avec ses guitares électriques, sa batterie et son son un peu plus rock. Les paroles de cette dernière démontrent bien, d’ailleurs, le message global de l’album: «It Won’t Break My Will / It Won’t Kill My Hope», ne laisser personne les démonter, ils sont déterminés à se réveiller, à s’activer.
Car c’est là le point tournant dans le son de Folly & the Hunter, et aussi le moteur de ce troisième opus: réussir à se motiver et persévérer à créer malgré les embuches, montrer qu’ils sont là, plus vivants que jamais. Ce sentiment se fera sentir lors de l’écoute de «Small Victories», à la belle mélodie festive parfaite pour la saison estivale, et de «The Way We Are», qui ouvre avec deux lignes de piano qui se complètent en créant un air captivant.
Mais cet album est résolument apaisant, malgré la belle présence de la batterie et des rythmes plus entraînants. Le travail de réalisation d’Howie Beck (Walk Off The Earth, Feist) se fait sentir, lui qui a insisté pour dépouiller un peu la musique de Folly & the Hunter, et de trouver la beauté dans la simplicité de ce son folk-pop. Les magnifiques «Duisburg» et «Lose That Light» en sont de bons exemples, la première dans l’intimité d’un piano-voix, un peu plus à la Sigur Rós ou Bon Iver, mais comprenant une envolée surprise vers la fin avec cuivres, guitares électriques et batterie, avant d’abruptement revenir au doux piano; la seconde aux belles harmonies sur fond de guitare acoustique franche, donnant un résultat d’une grande douceur.
Malgré quelques envolées avec assurance, comme sur «Wreck It», l’ambiance générale demeure bien feutrée et apaisante, et on regrette parfois que les ballades manquent un peu d’aplomb. On aurait souhaité que ce retour à la lumière soit plus uniformément représenté sur Awake. La seconde moitié d’album est nettement moins captivante et nous replonge presque dans la mélancolie, malgré la présence de «Arrow», qui est comme un regain d’énergie en finale de marathon.
Au final, il est difficile d’être totalement convaincu de l’aplomb nouveau de Folly & the Hunter, mais on souhaite que leur cheminement vers la lumière se poursuive et qu’ils réussissent à émerger un peu plus encore de la noirceur, sans changer le son qui est le leur et l’agréable ambiance aérienne qui se dégage de leurs morceaux, pour qu’on ait davantage et plus souvent envie de s’envoler avec eux.
L’album Awake de Folly & the Hunter est paru sous l’étiquette Outside Music le 26 mai 2015.
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de la rédaction