«Atlas» de Real Estate – Bible urbaine

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«Atlas» de Real Estate

«Atlas» de Real Estate

Un album ensoleillé qui annonce le printemps

Publié le 12 mars 2014 par Marie Gagnon

Crédit photo : Domino

Real Estate, groupe du New Jersey, lançait au début du mois de mars son troisième album, le second à paraître sur le label Domino Records. Rien de nouveau sous le soleil, sinon une pop-rock accrocheuse qui rappelle The Shins ou Telekinesis, qu’on ne peut s’empêcher de réécouter souvent.

Atlas pourrait être le petit frère de Days, l’album précédent du groupe, qui avait figuré au sein de dizaines de listes des meilleurs albums de 2011 (Pitchfork, Paste, Uncut) aux côtés de James Blake, Fleet Foxes et  Lykke Li. On nage ici dans la continuité plutôt que dans la rupture, mais on ne peut s’en plaindre tellement le résultat est agréable.

On commence à connaître la recette de Real Estate: la voix enveloppante de Martin Courtney, les superpositions de guitares ultramélodiques et l’atmosphère feutrée qui rappelle Kurt Vile ou M. Ward. Pas de changement sur Atlas, qui est plutôt l’apogée de ce son lumineux et ambiant qu’ils construisent depuis 2008.

Atlas est un album constant, qui coule bien du début à la fin, bien qu’à peine quelques pièces ressortent véritablement du lot. L’accrocheuse «Talking Backwards», premier extrait de l’album, rappelle «It’s Real», pièce phare de Days. C’est le genre de chanson qui plaît dès la première écoute, sans nous lasser après répétitions. La très jolie «Primitive» est sans doute la plus planante, avec ses délicates guitares et ses paroles à la fois romantiques et mystérieuses: «Don’t know where I want to be / Oh but I’m glad that you’re with me / And all I know is it’d be easy to leave». L’instrumentale «April’s Song» et la pièce «Horizon», plus dynamiques, apportent aussi une belle couleur et du tonus au tout.

Il est plutôt désagréable d’entendre le bassiste Alex Bleeker pousser la note à certains moments. Sa voix nasillarde et grave, qui rappelle celle de Lou Barlow, se prête mal aux rythmes doux et harmonieux du groupe, en plus de déranger l’oreille habituée à la voix douce de Martin Courtney. Heureusement il ne chante que sur un morceau, «How Might I Live», chanson triste, accompagnée de synthétiseur kitsch dont on aurait pu se passer.

D’autres pièces sont assez quelconques («The Bend», «Crime») bien qu’elles restent dans le style vaporeux d’Atlas. Ces petites faiblesses sont vites compensées par un album bien balancé et judicieusement agencé. Les pièces plus faibles sont vite suivies de morceaux accrocheurs. L’ensemble est cohérent et s’enchaîne bien.

Avec ce troisième album (ils ont aussi un EP, Reality, sorti en 2010), le quatuor s’impose comme une valeur sûre. La qualité de leurs compositions et de leurs performances sur scène font d’eux des incontournables de la scène indie-pop. C’est le genre de groupe qui plaît autant à notre maman qu’à notre ami calé en musique.

Bref, Atlas est un album passe-partout, qu’on ressort chaque année à l’arrivée du printemps.

Les membres de Real Estate seront en spectacle le 22 mars prochain au Il Motore en compagnie des groupes invités Pure X et Heat. Billets: 15 $ à l’avance et 18 $ à la porte. http://blueskiesturnblack.com/show/682.

 

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