«Astronomie» d’Avec pas d’casque: sombre poésie – Bible urbaine

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«Astronomie» d’Avec pas d’casque: sombre poésie

«Astronomie» d’Avec pas d’casque: sombre poésie

Publié le 9 avril 2012 par Éric Dumais

Trois années se sont écoulées depuis la sortie de Dans la nature jusqu’au cou, deuxième album d’Avec pas d’casque, une formation folk indé qui a très tôt fait ses preuves. Astronomie, sa suite plus léchée, marque un nouveau départ moins lo-fi country et davantage atmosphérique avec l’arrivée du baryton Mathieu Charbonneau (The Luyas, Torngat).

Entièrement autoproduit durant l’été et l’automne 2011, le nouvel album d’Avec pas d’casque a bénéficié du précieux travail du mixeur Mark Lawson (Timber Timbre, The Unicorns, Arcade Fire), qui a su redorer la sonorité générale de leurs douces mélodies langoureuses. Plus poétiques et imagés, les textes de Stéphane Lafleur, marqués au fer par sa voix monocorde, n’ont rien perdu de leur caractère évocateur. Le chanteur et guitariste, reconnu pour son regard plein de langueur, particulièrement sur Continental, un film sans fusil (2007) et En Terrains connus (2011), offre ici une poésie mélancolique et souple, mais ingénieusement mieux calibrée que dans ses films.

Artistiquement parlant, l’opus regorge de zones de contrastes et d’ombrages qui teintent d’une couche de mélancolie les mélodies que l’on sent davantage matures et complexes. Sans être pour autant une ode à la détresse de l’âme, l’album offre au contraire certains moments d’illumination qui agissent tel un baume sur une plaie ouverte. Les chansons «La journée qui s’en vient est flambant neuve», «Défrichage» et «Talent», leur excellent premier single, ne manqueront pas d’éclaircir l’ombrage créé par le ciel voilé, alors que des chansons telles que «Intuition #1», «Apprivoiser les avions» et «Deux colleys» sont davantage symptomatiques de la tournure folk indé intimiste qui marque l’arrivée d’Astronomie. Sur cet album, Avec pas d’casque a exploré d’autres avenues, moins country celles-là, ce qui ne les empêche pas de revenir à la charge avec la sublime «Les oiseaux faussent aussi», qui clôt l’album en beauté.

Après les récents succès d’artistes folk tels que Bon Iver, Dan Mangan ou James Vincent McMorrow, il est toujours rassurant de voir qu’ici, au Québec, on peut toujours compter sur du talent brut, comme Patrick Watson, Fred Fortin et… Avec pas d’casque.

Appréciation: *** 1/2

Crédit photo: Sarah Fortin

Écrit par: Éric Dumais

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