«Après» d’Iggy Pop: étonnamment pas trop désastreux – Bible urbaine

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«Après» d’Iggy Pop: étonnamment pas trop désastreux

«Après» d’Iggy Pop: étonnamment pas trop désastreux

Publié le 3 septembre 2012 par Mathieu St-Hilaire

Iggy Pop a 65 ans. Il fait des albums depuis 1969. Il est considéré, à juste titre, comme le père du punk; le parrain de la décadence, du nihilisme, de la cacophonie et de tout ce qui se rapproche de l’autodestruction en ce qui a trait au rock n’ roll. À plusieurs reprises, il a repoussé les limites de la musique rock jusqu’à l’extrême, tant au niveau de la production de ses albums que de ses performances scéniques légendaires. Aujourd’hui, en 2012, il lance un album de reprises de vieilles chansons d’amour.

Vous pouvez retourner à la dernière phrase, mais vous constaterez que vous avez bien lu: Après ne contient que des ballades légères, dépouillées de tout instrument électrique qui pourrait faire monter minimalement le niveau en décibels. Et pour ajouter au surréalisme de la chose, plus de la moitié de l’album est en français! Bref, tous les ingrédients sont ici réunis pour causer la plus grande catastrophe musicale depuis des lunes.

Par contre, Après n’est pas le désastre tant attendu. Évidemment, ce n’est pas un très bon album non plus, mais il n’y a rien de vraiment embarrassant sur le disque. L’ambiance est douce, relaxe et tout est fait sans prétention. Iggy a déposé ses armes et fait maintenant ce qui lui plaît et c’est probablement mieux qu’il réalise un album comme celui-ci plutôt que d’essayer de retrouver sa gloire d’antan à 65 ans.

Au menu, il y a donc des reprises de Joe Dassin (Et si tu n’existais pas), Serge Gainsbourg (La Javanaise), Edith Piaf (La vie en rose), The Beatles (Michelle), Frank Sinatra (Only the Lonely) et plusieurs autres. Les chansons s’enchaînent sans nous demander trop d’effort et 28 minutes plus tard, tout est terminé. C’est d’ailleurs l’une des grandes qualités de cet album: sa très courte durée qui nous permet de ne pas trop s’ennuyer.

Difficile de décrire les pièces les plus réussies, parce que la plupart d’entre elles sont pratiquement fidèles aux originales. En effet, Iggy ne fait aucune grande transformation et se contente de chantonner tranquillement les paroles sereinement. La réalisation, bien que très sobre, est quand même très efficace, ce qui permet à quelques chansons (Et si tu n’existais pas, I’m Going Away Smiling) de ressortir quelque peu du lot.

L’écoute peut donc se résumer en trois étapes. Premièrement, on découvre qu’Iggy est capable de chanter en français. Deuxièmement, on constate, à notre grand étonnement, que l’album n’est pas une humiliation totale. Et troisièmement, on remarque qu’après les deux premières étapes, il ne reste plus beaucoup de substance pour nous faire apprécier le disque. Donc, si vous souffrez d’une soudaine nostalgie incontrôlable, de grâce, allez écouter les chansons originales.

Appréciation: **  

Crédit photo: www.iggypop.com

Écrit par: Mathieu St-Hilaire

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