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Crédit photo : Laurence Labat
Un parcours au-delà des frontières
Alexandre Da Costa a commencé sa carrière professionnelle il y a un peu plus de deux décennies. Violoniste soliste, il a donné près de deux mille concerts et récitals à travers le monde. Il s’est notamment épanoui dans plusieurs pays d’Europe – comptez l’Espagne et l’Autriche –, avant d’être nommé professeur associé et chef de département à l’Université Edith-Cowan de Perth en Australie.
Entre virtuosité, performance musicale et enseignement, l’artiste cherchait à compléter sa feuille de route en touchant à l’aspect de direction artistique et de direction d’orchestre. Et l’occasion qui s’est récemment présentée à l’OSDL a aussi été pour lui un excellent moyen de rentrer à la maison: «J’attendais qu’une proposition de la sorte se libère au Québec pendant que j’étais à l’étranger. Je voulais que ce soit ici, car ça faisait vingt ans que j’étais loin de chez moi, et je voulais y rentrer en faisant de la musique et de beaux projets», nous a-t-il expliqué.
Suite à sa candidature, le recrutement s’est fait assez naturellement et dans de bonnes conditions: «J’ai envoyé mon dossier à l’OSDL et parlé à plusieurs personnes de l’institution. Le processus a été transparent; les gens ont eu des questionnements sur mon projet, ils voulaient savoir où je voulais amener l’orchestre… Et j’ai été agréablement surpris de voir que mon projet a été retenu!»
Apporter une touche personnelle à l’OSDL
Comme il tient à le préciser, Alexandre Da Costa a souhaité respecter la vision de Marc David tout en apportant sa touche personnelle et artistique. Il s’est donc longuement entretenu avec son prédécesseur pour comprendre les enjeux de l’orchestre et la façon de faire évoluer sainement les projets.
Dans la continuité de ce qui a été initié sous le mandat de Marc David, les séries «Concert famille» vont continuer de faire partie de la programmation. «La musique doit être partagée avec toutes les générations. Les concerts jeunesse ont deux avantages: ce sont de merveilleux spectacles pour de jeunes gens, et on les prépare à aimer la musique classique plus tard afin qu’elle fasse partie de leur quotidien. On veut que notre nouvelle génération soit sensibilisée, qu’on renouvelle notre public.»
Parmi les changements, attendez-vous à voir l’orchestre participer davantage comme si chacun était un leader. «Certains concerts vont être dirigés sans chef d’orchestre, car je jouerai comme violoniste avec eux. Ça donnera beaucoup de pouvoir aux musiciens: ils auront un rôle à jouer dans ce qui se passe, sans donner toute la responsabilité au chef. Je serai un membre et un leader de l’orchestre, au même titre que d’autres musiciens de l’ensemble.»
Une saison qui s’annonce prometteuse
Alexandre Da Costa ne cache pas son plaisir à présenter une programmation 2019-2020 dense et diversifiée à l’OSDL. Entre concerts traditionnels, branchés, inclusifs, et même l’invitation sur scène de musiciens qui ne s’inscrivent pas dans le genre classique, l’éventail est large et l’offre a été pensée pour que chacun y trouve son compte!
Notre interlocuteur s’est tout particulièrement enthousiasmé au sujet de la soirée Le sommet des chefs, présentée le 3 octobre prochain à la Salle Pratt & Whitney Canada du Théâtre de la Ville à Longueuil. Lors de ce concert, quatre maestros vont être amenés à diriger l’ensemble: les chefs invités Marc David et Airat Ichmouratov, le chef de la Société Chorale de Saint-Lambert Xavier Brossard-Ménard, et Alexandre Da Costa lui-même.
Au programme notamment, du Richard et du Siegfried Wagner, du Jean Sibelius et une œuvre d’Airat Ichmouratov. «D’avoir quatre chefs réunis dans un même concert, c’est déjà très spécial!», a-t-il conclu avec un brin de fébrilité.