«Afraid of Heights» de Wavves

Signé chez Mom + Pop Records, Afraid of Heights aurait bien pu ne pas voir le jour, si ce n’est que pour des raisons de financement et d’influence (et ici on ne parle pas de musique). Bien heureusement, c’est avec la collaboration du producteur John Hill (connu, entre autres, pour son travail avec M.I.A, Santigold et Portugal. The Man) que le tout a pu se concrétiser en vagues californiennes de pop-punk-rock aussi lisses et frappantes à la fois.

Oscillant entre l’anxiété et la solitude, Nathan Williams (chanteur) se fait parano sur cet album. Entre l’obsession de la mort, l’importante présence de dépression et les propos qui se contredisent, l’attribut de «schizophrène» ne serait pas exagéré pour décrire le portrait qui s’en dessine. Désabusé, lendemain de veille et gun à la tempe, le démon rôde entre l’épaule de Williams et son cendrier. Ajoutez à cela une tinte d’adolescent qui s’avoue looser et tout y est.

Côté influences (cette fois musicales), la trame de fond se rapproche énormément de ce qu’on pourrait entendre chez Weezer. Tout spécialement dans la pièce titre «Afraid of Heights», et ce, autant dans les thèmes abordés que par la musique elle-même, avec son «I’ll always be on my own, fucked and alone». Sur «Lunge Forward» et «Paranoid», chansons rapides et provocatrices, c’est plutôt le punk de Green Day qu’on croirait entendre. Sans oublier le fantôme de Nirvana qui erre en musique dans «Demon To Lean On» et «That’s On Me», typiques arrêts saccadés de guitares et en âme sur «Dog», texte à la Cobain.

Avec sa distorsion dans tous les sens et son reverb exploité à fond, l’écoute d’«Afraid of Heights» donne le goût d’aller faire du skate en buvant une slush puppie bleue. Le goût d’aller faire du trouble. Le goût de l’été.

La formation Wavves sera de passage à la Sala Rossa le samedi 6 avril prochain. Pour se procurer des billets, c’est par téléphone au 514-284-0122 ou directement sur le site web de la salle de spectacle au http://www.casadelpopolo.com/contents/lasalarossa.