«1989» de la chanteuse pop Taylor Swift

Ce cinquième album est définitivement plus pop. Pour s’émanciper du country, celle qui a fait ses classes à Nashville s’inspire des grands noms actuels et perd des points d’originalité. Sur «Wildest Dreams», les inflexions de voix et la mélodie pointent trop clairement vers Lana Del Rey. Le style électro-pop, dans l’air du temps, lui va bien, mais rappelle parfois un peu trop Lorde et même Haim.

Les titres «How You Get The Girl» et «This Love» viennent équilibrer la démarche exploratrice et celle plus confortable de l’artiste, à grands coups de guitare acoustique. Sur la dernière, la chanteuse se fait plus douce et touchante, rappelant sa force d’interprète entendue entre autres sur la pièce «All Too Well» de l’album précédent.

Le talent de Taylor Swift pour l’écriture de chansons se retrouve sur 1989. Chaque pièce est une histoire sur le thème récurrent de l’amour, souvent brisé, et teinté de girl power. Le titre «Blank Space» donne lieux à un film mental. La pièce «Style», en référence à son ex-copain du groupe One Direction, est un puissant ver d’oreille.

Swift confère une touche personnelle à sa voix: elle la rend plus rauque et lui permet de se casser. Il s’agit d’un élan bienvenu dans une production très, voire trop léchée.

1989 est un bon album pop qui fera danser les invités lors d’une soirée. Toutefois, l’évidence de la formule ne le classe pas parmi les sorties marquantes, si ce n’est que pour la campagne promotionnelle qui l’a précédé, et le charisme magnétique de sa génitrice.