«13» de Black Sabbath – Bible urbaine

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«13» de Black Sabbath

«13» de Black Sabbath

Un album pour les nostalgiques

Publié le 25 juin 2013 par Vanessa Therrien

Crédit photo : rollingstone.com

C’est le 11 novembre 2011 que Black Sabbath annonçait le retour du lineup original pour la réalisation de son opus 13, où on pouvait s’attendre à entendre Ozzy Osbourne au chant, Geezer Butler à la basse, Tony Iommi à la guitare et Bill Ward à la batterie. Ce dernier a toutefois décidé de quitter ses comparses avant la fin de l'enregistrement. Pour le remplacer, nul autre que Brad Wilk de Rage Against The Machine qui s'est joint au groupe l'instant d'un album afin de faire voyager les plus nostalgiques 35 ans en arrière.

Alors qu’Osbourne a dû quitter le groupe il y a une trentaine d’années suite à ses problèmes de consommation, Ronnie James Dio et Tony Martin, qui ont succédé au Prince des Ténèbres, n’avaient jamais réussi à l’égaler pendant sa décennie au sein du groupe. Âgé de maintenant 64 ans et offrant son premier album avec la formation depuis Never Say Die (1978),Ozzy Osbourne revient au bercail avec sa voix tout aussi nasillarde dans un opus où l’auditeur flotte dans une atmosphère mythique des plus sombres au plaisir des nombreux fans impatients d’entendre le résultat.

Pendant qu’Osbourne s’approprie les paroles écrites par Geezer Butler, ce dernier assure aux grosses cordes, pendant que le batteur remplaçant se colle bien à la formation en y apportant sa touche personnelle, le tout sans remplacer totalement le batteur original. Iommi, pour sa part, est toujours fidèle au poste avec ses riffs lourds et ses solos qui satisferont les amateurs du groupe mythique.

Enregistré entre août 2012 et janvier 2013 puis réalisé par le légendaire Rick Rubin, qu’on a connu pour avoir travaillé avec des artistes tels que Johnny Cash et Jay-Z, 13 débute en force alors que les membres de Black Sabbath proposent «End of the Beginning», pièce où l’ambiance angoissante rappelle la première chanson éponyme «Black Sabbath», parue en 1970. Par la suite, la chanson «God Is Dead?» compte parmi les highlights de leur offrande et charmera les amateurs de heavy metal par son climat pesant où la basse de Butler domine et excelle. On se laisse porter sur la recette Sabbath en plus de se faire conquérir par le refrain métaphorique: «The blood runs free / The rain turns red / Give me the wine you keep the bread / The voices echo in my head / Is god alive or is god dead? / Is god dead?».

Le disque se poursuit avec la pièce «Loner», qui nous ramène droit en arrière à l’époque où le chanteur de la formation était Ronnie James Dio; un son comparable à du hard rock moderne des années 2000, mais où on y a ajouté une touche d’émotions à l’aide d’une ambiance plus calme qui précède le refrain heavy. La plus grande surprise de l’opus est sans aucun doute la ballade «Zeitgeist». Une pièce excessivement lente où le groupe légendaire utilise un bongo et où lommi s’installe à la guitare acoustique. Ensemble, le groupe offre une chanson qui peut sembler minimaliste au premier abord mais qui, à l’aide de mélodies parfaitement dosées et d’un refrain agréable qui met la voix d’Osbourne à l’avant-plan, innove dans ce grand retour.

«Age Of Reason» compte parmi les chansons les plus intéressantes de l’album: on est conquis, une fois de plus, par les lignes de basse un peu plus bluesy. Alors qu’Ozzy termine avec: «Politics, religion / Love of money too. / It’s what the world was built for / But not for me and you», celui qui a été classé au premier rang des dix plus grands guitaristes de métal de tous les temps par Gibson n’hésite pas à succéder à son frontman en faisant hurler sa guitare vers les dernières secondes de la pièce, ce qui clôt en beauté ce titre de sept minutes et quelques poussières.

«Live Forever» est probablement la chanson la plus honnête au niveau de l’écriture, alors qu’on aborde le sujet de la mortalité puisque Iommi, le seul membre présent depuis les débuts du groupe, souffre d’un cancer lymphatique: «Days pass by too soon / Waiting for the rising of the moon / No escape from here / Facing death but is your concious clear?». «Damaged soul», pour sa part, débute avec une sonorité où on reconnaît le groupe des années 1970. Alors que ce dernier avait commencé sa carrière en avouant vouloir faire de la musique d’horreur, les paroles de ce titre font excessivement bien honneur au groupe à l’allure des plus sombres: «Born in a graveyard adopted by sin / I cultivate evil that’s living within. / A preacher tried saving my black damaged soul / Possessed by a demon that had full control». Iommi y va encore avec ses solos, qui ne sont jamais superflus et toujours bien calculés, alors que la basse tonnante de Butler vient faire toute la différence dans cette pièce parfois sombre et musicalement impeccable.

On termine ce retour en beauté avec la huitième pièce, «Dear Father», où les fans pourront remarquer que le coup de tonnerre mythique et la forte pluie, en plus du clocher satanique qui résonne, sont de retour, ceux-là mêmes qu’on retrouvait au début de leur premier album, paru en 1970.

13 est, en somme, un très bon comeback des musiciens qui ont su rester fidèles par leurs riffs toujours aussi excellents, par le chant inégalable et inimitable d’Osbourne, et par l’atmosphère créée qui se mélange excessivement bien aux paroles. Un opus qui saura satisfaire les fans de longue date, qui attendaient avec impatience le résultat de la réunion des vétérans, en plus de donner le goût aux plus jeunes de fouiller dans la discographie afin de tomber en amour avec ces pionniers du heavy metal.

Les membres de Black Sabbath seront en spectacle cet été en Amérique du Nord où ils visiteront plusieurs villes aux États-Unis en plus de s’arrêter à Toronto le 14 août prochain.

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