«Yukonnaise» de Mylène Gilbert-Dumas: états humains à l’autre bout du pays

Après avoir remporté le prix Robert-Cliche en 2002 avec Les dames de Beauchên, tome 1., l’auteure sherbrookoise Mylène Gilbert-Dumas récidive avec Yukonnaise, un douzième roman réaliste racontant l’histoire touchante d’une femme qui décide d’aller refaire sa vie au Yukon.

Béatrice, écrivaine en panne d’inspiration, décide de partir à Dawson City, au Yukon, afin de se ressourcer et de prendre un peu de recul. Or, son vol est annulé lors de son escale à Whitehorse, la forçant ainsi à prendre sa voiture et à faire les six heures restantes sur une route périlleuse, choix qu’elle assume pleinement. En embarquant en auto-stop Isabelle, une femme début trentaine, son monde s’ouvre sur une nouvelle réalité. Deux québécoises qui se croisent sur un chemin fait à l’image des âmes solitaires…

Yukonnaise est un roman léger et réaliste dont les chapitres, écrit dans un style sobre et concis, ressemblent à de courts actes de théâtre. L’ambiance et le caractère des personnages sont en général assez sobres et froids, ce qui s’agence parfaitement avec la thématique du froid yukonnais et du ton sérieux des personnages.

S’il fallait écrire la liste exhaustive des désillusions de Béatrice, la narratrice, elle serait tellement longue qu’elle ferait sécher l’encre des stylos. Le protagoniste fait face à une autre femme (Isabelle), qui semble devoir assumer une plus grande part de changement, mais est-ce vraiment le cas? N’est-elle pas seulement en train d’entrevoir un miroir d’elle-même en la personne d’Isabelle?

Les deux femmes doivent faire face à leurs convictions, leurs inquiétudes et foncer vers leur nouvelle destinée pour trouver l’aspiration, celle que tout humain a à réaliser devant une accumulation d’obstacles imprévisibles, devant le monde complexe et rempli d’adversité du XXI^e siècle.

Il manque, somme toute, un peu de force au dénouement de ce récit, mais cela ne le rend aucunement ennuyeux ou morose, bien au contraire! «Dépaysement familier» garanti!

«Yukonnaise»
VLB éditeur
352 pages

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: VLB Éditeur

Écrit par: Olivier Boivin

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