«Vache à lait – Dix mythes de l’industrie laitière» d’Élise Desaulniers: faire face à une dure réalité – Bible urbaine

LittératurePoésie et essais

«Vache à lait – Dix mythes de l’industrie laitière» d’Élise Desaulniers: faire face à une dure réalité

«Vache à lait – Dix mythes de l’industrie laitière» d’Élise Desaulniers: faire face à une dure réalité

Publié le 24 avril 2013 par Éric Dumais

D’aussi loin qu’on se rappelle, le lait a toujours fait partie intégrante de notre alimentation. Nouveau-né, nous l’avons consommé quotidiennement; enfant, il accompagnait nos meilleures céréales au petit-déjeuner; élève, on nous le servait dans des berlingots de lait. Puis nous sommes devenus adultes et le lait persiste à accompagner nos repas et nos desserts. Mais si on vous disait que le lait n’est pas aussi bon pour la santé, seriez-vous prêt à le bannir de votre alimentation?

Avec l’essai choc Vache à lait – Dix mythes de l’industrie laitière, Élise Desaulniers, qui a œuvré pendant plus de dix ans en recherche et marketing, nous confronte à une dure réalité, celle de se questionner sérieusement sur l’apport du lait dans notre alimentation, cet aliment onctueux, couleur de pureté, dont les spécialistes et publicités télévisées nous ont pourtant toujours vanté les mérites. Et si le lait n’était pas aussi essentiel qu’on le croit?

«La preuve, 75 % des humains sur Terre ne boivent pas de lait», nous confirme Élise Desnaulniers, qui a l’impression d’avoir été flouée par l’industrie laitière comme Truman Burbank, interprété par Jim Carrey, dans The Truman Show. Cette dernière croit en effet que «notre rapport au lait s’est construit sur des mythes.»

Et ces mythes, qu’elle énumère au nombre de dix, constituent les dix chapitres de cet ouvrage qui ne vous laissera certes pas indifférent: «Le lait c’est naturel», «On en a besoin pour les os», «Un verre de lait c’est bien, mais deux c’est mieux», «On peut faire confiance aux spécialistes», «Ça prend du lait dans les écoles», «Si les vaches n’étaient pas heureuses, elles ne produiraient pas de lait», «Maltraiter les animaux est illégal», «Le fromage, c’est écolo», «C’est une industrie comme les autres» et «Je ne pourrais pas me passer de fromage».

On a tous effectivement entendu au moins une fois dans sa vie, que ce soit de la bouche d’un ami, d’un professeur ou d’un spécialiste en nutrition, l’un de ces dix mythes qu’Élise Desaulniers, à coup de faits, de preuves et de statistiques bétons, s’efforce de démentir pour les bienfaits de notre santé. Car il semblerait en effet que nous vivions jusqu’à présent dans un univers ouaté, lequel était alimenté par les fausses croyances et les publicités mensongères.

«La nostalgie est une émotion qui fait vendre. On se remémore de bons souvenirs avec du Gilbert Bécaud, du Joe Dassin ou du Dalida. Les images des annonces, dans lesquelles le blanc est la couleur primaire, sont léchées et construites avec soin: l’enfance, les premiers amours, les fringales nocturnes, un bébé au sein de sa mère. Cette campagne blanche séduit tout le Québec.» Toutes ces publicités donnent très certainement l’eau à la bouche, mais qu’en est-il de l’impact du lait sur notre santé?

Élise Desaulniers soutient que le lait, malgré la croyance populaire et notre bon vouloir, demeure «la première source de gras saturés chez les enfants, que l’intolérance au lactose touche plus d’un Canadien sur cinq et que l’allergie au lait est une des plus fréquentes. Malgré tout ça, on continue d’en offrir aux enfants comme s’il s’agissait d’un aliment essentiel.» Évidemment, ces faits, quoique contestables, nous prouvent que le lait n’a pas uniquement des vertus sur notre santé.

Il faut savoir également que le lait n’est pas l’unique source de calcium et que la vitamine D, qui joue un impact majeur sur notre santé osseuse, n’est pas présente naturellement dans le lait, elle y est ajoutée depuis les années 1960. Aussi, les recherches d’Élise Desaulniers et de nombreux spécialistes tentent de démontrer hors de tout doute que le lait pourrait être conducteur de nombreux problèmes de santé tels que les intolérances et les allergies alimentaires, l’ostéoporose, l’acné ainsi que certains cancers, notamment ceux des ovaires, de l’utérus, de la prostate et des testicules. Bien sûr, toutes ces affirmations reposent sur certains cas cliniques, par exemple, cette femme qui souffrait d’ostéoporose et qui a retrouvé une certaine quiétude lorsqu’elle a cessé de consommer du lait de vache, mais force est d’admettre qu’il y a tout de même de sérieuses questions à se poser.

Malgré la surabondance de statistiques et la longueur de certains chapitres, Élise Desaulniers, avec ce second ouvrage paru aux éditions Stanké, fait le tour du sujet, appuyant avec pédagogie chacune des théories avancées d’une dose de preuves et de statistiques nous forçant à accepter, ou ne serait-ce à acquiescer, devant ces propos parfois chocs mais toujours surprenants.

Vache à lait – Dix mythes de l’industrie laitière n’est pas un livre qui vous obligera à modifier votre alimentation, par contre, il y a de fortes chances que vous ne voyiez plus les publicités du lait du même œil dorénavant.

Appréciation: ****

Crédit photo: Éditions Stanké

Écrit par: Éric Dumais

Vos commentaires

Revenir au début