«Une simple mélodie» d’Arthur Phillips

Pas facile de survivre au décès de notre enfant, encore poupon, et à un divorce avec la femme qui a comblé notre vie depuis plusieurs années. Pas facile non plus d’être le frère d’un homme, limite autiste, qui se ridiculise devant les caméras de Jeopardy! en dégradant les Juifs au petit écran. Pas facile non plus de se laisser charmer par une belle et jeune chanteuse à la voix d’or qui sait mettre des mots sur nos maux et de qui on s’amourache jusqu’à en devenir fou. Et tout ça en plus d’exercer l’emploi de réalisateur de publicités dans un monde rempli de tentations charnelles. Voilà ce que vivra le protagoniste Julian Donahue à travers les pages d’Une simple mélodie.

L’idée, qui était fort intéressante au départ, s’essouffle graduellement au fil du roman. L’auteur réussit de peine et de misère à nous tenir en haleine au cours des aventures vécues par Julian.  Les descriptions d’Arthur Phillips traînent en longueur, tandis que les péripéties et les évènements entourant les personnages tardent à se développer. Bien que le contexte du roman tourne autour de la musique, aussi émergente soit-elle, le rythme du roman et de l’écriture est lent et lassant. Malheureusement pour le lecteur, il est trop facile de décrocher et de déposer le roman pour aller vaquer à d’autres activités.

Cependant, les personnages de Julian et de Cait, la jolie chanteuse, sont intéressants à voir évoluer de par leur complexité et leurs ressemblances. L’un est un vrai mélomane qui sait faire tous les rapprochements essentiels afin de conseiller l’autre, de l’attendrir et de le charmer. Tandis que l’autre, Cait, possède toute la fougue nécessaire pour faire vibrer Julian au plus profond de son être et lui faire faire mille folies. Au fil des pages, donc, leur relation se développe jusqu’à en devenir malsaine.

Lors de la lecture d’Une simple mélodie, il est amusant, voire intéressant de porter une attention particulière aux références musicales que fait Julian sur la musique créée par Cait. Le protagoniste est porté à comparer une note, un filet de voix ou une émotion avec une chanson qu’il a déjà entendue dans le passé. D’ailleurs, Julian se tourne régulièrement vers la musique pour vivre la plupart des évènements qui composent la trame de sa vie. La plupart des péripéties sont même racontées suite à une chanson ou à une musique rappelant un souvenir lointain.

Une simple mélodie, en somme, est un roman distrayant et il va sans dire que la plume d’Arthur Phillips est certes remarquable, malgré la lenteur et la lourdeur de certains passages.