LittératureLivres de recettes
Crédit photo : Guy Saint-Jean Éditeur
Sandwichs gourmands, deux mots simples dont on doit pourtant préciser la portée: premièrement, si toutes les recettes ont le pain en commun, certaines se dégustent néanmoins préférablement avec couteau et fourchette; deuxièmement, la gourmandise se rapproche davantage du plaisir gourmet que de la gloutonnerie.
Admettons-le: voir une liste de 15, 20 et même 25 ingrédients dans un sandwich, 2 ou 3 étapes de préparation distinctes, cela freine les ardeurs de prime abord. Dépanneur, le sandwich? Plutôt un plat gastronomique! C’est sans doute le défaut de la qualité de ce livre: ce sont de véritables recettes et non une collection d’astuces.
Mais regardons les choses par l’autre bout de la lorgnette. Vous aimez les boulettes, italiennes ou indonésiennes? Le bœuf mariné à l’asiatique? Le porc effiloché et les crab cakes? Le poulet satay et les falafels? Vous trouverez des recettes pour tout cela. À vous de décider ensuite si vous ferez des sandwichs avec les restes le lendemain…
Ce livre s’adresse quand même d’abord aux amateurs de cuisine qui ont toujours en réserve beaucoup d’ingrédients de diverses provenances et coutumes. Mais c’est aussi l’intérêt du livre, car depuis l’avènement de di Stasio dans le paysage culinaire québécois, tout le monde connaît le pesto de tomates séchées et la tapenade d’olives noires. On peut avoir le goût d’autre chose.
La centaine de recettes est répartie en quatre catégories, à peu près également: viande, volaille, poissons et fruits de mer, et végétariennes. On y revisite de grands classiques comme le smoked meat, le kebab à l’agneau, le sous-marin steak, le pan-bagnat et bien entendu le club sandwich. On propose de véritables originalités comme un végépâté aux pistaches, un sandwich au thon à l’indienne, une tartine de sardines aux pommes vertes et une autre de betteraves à la russe; et on ose quelques curiosités dans les ingrédients (dans une optique de sandwich), comme des grains de grenade, du brocoli et de la courge musquée.
L’introduction offre un survol historique anecdotique et quelques trucs de base pour faire du sandwich un repas satisfaisant, à commencer par l’importance du pain. Si l’index par ingrédient est bien fait, on aurait souhaité y retrouver les nombreuses sauces qui accompagnent souvent les préparations sans être nommées dans le nom du plat. Les photos en très gros plan abusent du flou, mais offrent des contrastes de couleurs appétissants.
En résumé, ce livre invite à traiter le sandwich sur le mode de la variété, mais il faut pour cela prévoir sa préparation comme n’importe quel autre mets et faire ses achats en conséquence. Évidemment, il est toujours possible de simplifier, ce qui constitue peut-être la clé du succès dans la cuisine chez soi.
«Sandwichs gourmands» d’Anne-Louise Desjardins, photos de Dominick Gravel, Guy Saint-Jean Éditeur, 2014, 184 pages, 16,95 $.
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