«Polarama» de David Gordon – Bible urbaine

LittératurePolars et romans policiers

«Polarama» de David Gordon

«Polarama» de David Gordon

Un polar ennuyeux à teneur pornographique

Publié le 21 janvier 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : Actes Noirs

Darian Clay, un tueur en série désormais célèbre, fait appel à l’écrivain Harry Bloch pour que celui-ci écrive des histoires pornographiques destinées à réveiller sa libido, qui s’éteindra définitivement lors de son exécution prévue dans quatre-vingt jours. Bloch rencontre donc à tour de rôle les plus grandes fans du meurtrier, afin de pimenter de réalisme ses histoires cochonnes, mais le hic c’est que ces femmes, à la limite timbrées, sont assassinées les unes après les autres dans des installations artistiques qui rappellent étrangement la signature de Clay.

À un certain niveau, le premier roman de l’écrivain new-yorkais David Gordon pourrait rappeler la trame de la télésérie The Following de Kevin Williamson, mettant en vedette Kevin Bacon, puisque là aussi un tueur s’amuse derrière les barreaux à perpétrer son œuvre grâce à des tueurs en série ou simples fanatiques qui désirent rendre hommage à leur idole. Avec Polarama, Gordon s’amuse, à cheval entre l’ironie du sort et les mésaventures d’un anti-héros qui n’avait encore rien vécu de palpitant dans sa vie jusqu’à maintenant.

Il faut avouer cependant que la direction adoptée par l’auteur n’est pas des plus simplistes: son histoire est entrecoupée des récits pornographiques commandés par Darian Clay, puis d’extraits de ses romans bas de gamme de science-fiction et de littérature vampirique qui avaient probablement pour but de nous immiscer dans l’univers tordu de l’écrivain raté qu’est en réalité Harry Bloch. On se retrouve donc à des années-lumière des conventions du polar classique, puisque Gordon prête les rênes de la narration à un protagoniste qui n’a rien d’un détective en herbe, mais qui a la manie de se retrouver aux mauvais endroits, aux mauvais moments.

Ainsi, David Gorgon, sur des jambes tremblotantes, bringuebale son lecteur pendant près de 400 pages, avec de faux espoirs et de fausses promesses tapies dans chaque recoin, au sein d’un roman dit satirique qui n’offre rien d’excitant, outre peut-être ces histoires libidineuses qui n’ont d’autres potentiels que celui de titiller les imaginations. N’allez pas croire que Polarama est un roman haletant; les scènes d’action sont plutôt rares. Ici, on se retrouve à devoir endurer le quotidien ennuyant de Bloch et un tueur antipathique qui n’a rien d’un Joe Carroll.

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