«Persona – Les visages de Victoria Bergman 1» d’Erik Axl Sund – Bible urbaine

LittératurePolars et romans policiers

«Persona – Les visages de Victoria Bergman 1» d’Erik Axl Sund

«Persona – Les visages de Victoria Bergman 1» d’Erik Axl Sund

Un polar intriguant où la psychologie des personnages éclipse l’enquête policière

Publié le 27 janvier 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : Actes Noirs

Depuis l’essor d’écrivains scandinaves tels que Stieg Larsson, Camilla Läckberg et Lars Kepler, voilà que le polar est devenu un genre à la mode dont Millénium demeure l’un des précurseurs. Le couple d’écrivains Jerker Eriksson et Hakan Axlander Sundaquist, qui se sont lancés pour la toute première fois dans l’écriture, présente le premier volet d’une trilogie en devenir avec Persona – Les visages de Victoria Bergman 1, un polar où l’enquête policière est éclipsée par un cheminement psychologique d’une grande complexité.

La collection Actes Noirs a popularisé le genre dès sa fondation, en 2006, avec la trilogie Millénium, qui fut la toute première publication dirigée par Manuel Tricoteaux. Depuis, plusieurs écrivains de la maison ont été comparés au défunt Stieg Larsson, mais il ne faut pas trop se leurrer: aucun n’a réussi à surpasser le maître du polar suédois. Dans cet ordre d’idées, la presse européenne s’est légèrement emballée avec les critiques fort élogieuses qu’a reçues le couple d’écrivains, récipiendaire du Special Award de la Swedish Academy of Crime Writers en 2012, puisque Les visages de Victoria Bergman contient certes de solides bases, mais également des longueurs qui nuisent à la fluidité du suspense.

Les aventures de l’inspecteur Jeanette Kihlberg et de la psychothérapeute Sofia Zetterlund s’entrecroisent alors que des macchabées sont retrouvés meurtris et momifiés dans divers endroits publics. D’un côté, Kihlberg est confronté à de macabres découvertes qui l’obligent à se questionner sur l’esprit pervers et violent des meurtriers, alors que Zetterlund, de son cabinet, écoute les confessions de ses patients Samuel Bai et Victoria Bergman, qui sont marquées au fer par de profonds traumatismes d’enfance. Dans les deux cas, la routine n’est en aucun cas ennuyante puisque le défi de chasser les démons, qu’ils soient vivants ou imaginaires, est un vrai casse-tête pour ces deux femmes qui s’uniront d’amitié au fil de l’histoire.

Plus le récit progresse, et plus le noyau principal se dessine: les confessions de Victoria Bergman occupent toute la place et, sans être insignifiante en soi, l’enquête de Jeanette Kihlberg perd de son aura. Alors que le couple d’écrivains avait concentré son énergie dans l’installation de scène de crimes pour le moins étranges, voilà que tout le mystère s’éclipse lorsque Sofia Zetterlund explore et déterre les traumatismes d’enfance de sa patiente. Même si le suspense n’est pas aussi bien distillé qu’on aurait pu le souhaiter, Erik Axl Sund arrive à nous transporter jusqu’au bout, malgré tout, avec cette fin ouverte qui élargit les horizons vers une suite qui promet de grandes révélations. Espérons que la suite des choses réalignera l’intérêt du lecteur au bon endroit.

*Lisez notre critique du tome 2 juste ici: labibleurbaine.com/trauma-les-visages-de-victoria-bergman-2.

 

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