Crédit photo : Flammarion
Peine perdue compte plus d’une vingtaine de personnages, dont les histoires sont racontées en autant de chapitres. De près ou de loin, toutes ces histoires sont liées à celle d’Antoine, victime innocente malgré son tempérament bouillant et son passé qui est loin d’être celui d’un enfant de chœur. Si plusieurs histoires se tissent autour de celle d’Antoine, c’est tout de même celle-ci qui est le fil conducteur, même s’il ne s’agit pas d’un roman policier. En effet, personne ne cherche réellement à comprendre les motifs et les coupables de l’agression. Seul le lecteur obtiendra tous les indices afin de remettre les morceaux du casse-tête à leur place.
Pour ce treizième livre en quatorze ans, Olivier Adam utilise une forme intéressante, avec des chapitres qu’on pourrait presque qualifier de nouvelles, tant les contextes sont différents. Mais était-il vraiment nécessaire de créer 22 personnages? Probablement que quelques-uns d’entre eux auraient pu disparaitre et l’histoire n’en aurait été que plus efficace. D’autant plus qu’Adam a un style très descriptif, dans lequel les énumérations sont nombreuses et les virgules ne semblent pas exister. Tout cela alourdit un roman déjà long et plutôt dense.
Par contre, ces nombreuses descriptions rendent avec justesse la vie telle qu’elle l’est réellement à l’année longue sur la côte d’Azur. Sauf que malgré ce point plutôt intéressant, la forme ne laisse malheureusement pas au lecteur le temps de s’attacher réellement aux personnages, si ce n’est à celui d’Antoine et de son fils Nino, et devient rapidement répétitive. On se trouve donc en présence d’un roman qui commence plutôt en force, mais qui s’étiole peu à peu, nous donnant envie de sauter quelques chapitres pour se rendre immédiatement à la fin.
Camille Masbourian
Chef de section, sorties | Coordonnatrice, littérature
Diplômée en journalisme et passionnée de radios universitaires, Camille s’est jointe à l’équipe de Bible urbaine au printemps 2012.