«Peine perdue» d'Olivier Adam – Bible urbaine

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«Peine perdue» d’Olivier Adam

«Peine perdue» d’Olivier Adam

Trop long, trop dense

Publié le 16 octobre 2014 par Camille Masbourian

Crédit photo : Flammarion

Généralement reconnue pour ses plages, ses clubs privés et sa faune riche et célèbre, la côte d’Azur perd un peu de son lustre et de son côté glam entre la rentrée scolaire et le Festival de Cannes. Loin d’être toujours rose, la vie des habitants de la côte s’organise souvent autour de celles des touristes, qui désertent à la fin de l’été. Autour des grandes villas se trouvent nombre de roulottes et de logements sociaux dont les occupants doivent parfois cumuler deux ou trois emplois pour subvenir à leurs besoins. Parmi ceux-ci, Antoine, star de l’équipe locale de football, sauvagement agressé et laissé pour mort devant l’hôpital.
Peine perdue compte plus d’une vingtaine de personnages, dont les histoires sont racontées en autant de chapitres. De près ou de loin, toutes ces histoires sont liées à celle d’Antoine, victime innocente malgré son tempérament bouillant et son passé qui est loin d’être celui d’un enfant de chœur. Si plusieurs histoires se tissent autour de celle d’Antoine, c’est tout de même celle-ci qui est le fil conducteur, même s’il ne s’agit pas d’un roman policier. En effet, personne ne cherche réellement à comprendre les motifs et les coupables de l’agression. Seul le lecteur obtiendra tous les indices afin de remettre les morceaux du casse-tête à leur place.
 
Pour ce treizième livre en quatorze ans, Olivier Adam utilise une forme intéressante, avec des chapitres qu’on pourrait presque qualifier de nouvelles, tant les contextes sont différents. Mais était-il vraiment nécessaire de créer 22 personnages? Probablement que quelques-uns d’entre eux auraient pu disparaitre et l’histoire n’en aurait été que plus efficace. D’autant plus qu’Adam a un style très descriptif, dans lequel les énumérations sont nombreuses et les virgules ne semblent pas exister. Tout cela alourdit un roman déjà long et plutôt dense.
 
Par contre, ces nombreuses descriptions rendent avec justesse la vie telle qu’elle l’est réellement à l’année longue sur la côte d’Azur. Sauf que malgré ce point plutôt intéressant, la forme ne laisse malheureusement pas au lecteur le temps de s’attacher réellement aux personnages, si ce n’est à celui d’Antoine et de son fils Nino, et devient rapidement répétitive. On se trouve donc en présence d’un roman qui commence plutôt en force, mais qui s’étiole peu à peu, nous donnant envie de sauter quelques chapitres pour se rendre immédiatement à la fin.

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