«La patience du diable» de Maxime Chattam

En réalité, les habitants de la Ville lumière sont confrontés à une série d’évènements tragiques où de nombreux innocents périront dans d’atroces souffrances. De l’attentat prémédité de deux jeunes adolescents ayant tiré sur les voyageurs d’un TGV lancé à toute vitesse, au tireur fou ayant vidé son chargeur sur de pauvres gens attablés dans un restaurant, à cet autre déséquilibré ayant déversé de l’acide sur les badauds d’un centre commercial, rien ne va plus en France, et tout porte à croire qu’un tueur en série ou une poignée de meurtriers sadiques ont conspiré pour provoquer la fin du monde avant l’heure.

Celui qu’on connaît de l’audacieux La conjuration primitive marque encore des points avec La patience du diable, qui vient de faire son entrée chez les thrillers policiers à surveiller aux éditions Albin Michel. La dynamique entre Ludivine et Segnon rappelle drôlement celle entre les inspecteurs Sarah Linden et Stephen Holder de la télésérie à succès The Killing; c’est-à-dire un protagoniste entêteté mais dont le sens de l’intuition ne ment jamais, ou presque jamais!, et un personnage secondaire qui jouera le rôle du grand frère pour l’autre qui, malgré lui, se laisse parfois jouer des tours par ses impulsions.

À travers cette colossale enquête divisée en soixante-trois chapitres, Vancker et ses collègues de la police devront agir vite s’ils désirent mettre un frein à cette série de crimes violents qui sonnent le glas à travers tout Paris. Mais avec tous ces crimes éparpillés aux quatre coins de la ville, il n’est pas évident de savoir ce qu’il se passe dans la tête de ces malades. Sont-ils reliés? Est-ce des cas isolés? C’est ici que Chattam arrive à sortir le lecteur de sa zone de confort, puisqu’à de nombreux moments au cours de l’histoire, ce dernier laisse présager la présence du diable en personne derrière l’accomplissement de ces actes barbares.

Ainsi, La patience du diable est-il un roman réaliste avec un pied dans le fantastique, ou l’auteur déguise-t-il assez bien son intrigue pour se jouer de son lecteur? Évidemment, vaut mieux laisser le doute planer pour vous laisser, cher lecteur, le plaisir de le découvrir vous-même! Malgré quelques clichés propres à faire rebondir les péripéties, avec ces sauveurs qui arrivent toujours au bon moment, Maxime Chattam livre ici un thriller efficace, avec cet enchevêtrement d’histoires parallèles qui rythme le cours de l’histoire principale, dont vous ne pourrez résister. Il donne réellement l’envie d’aller jusqu’au bout, à nos risques et périls!