LittératureRomans québécois
Crédit photo : Libre Expression
Inspirée de l’expérience de l’auteure, l’histoire de Chloé n’a rien de banal. Quand, à quelques semaines de l’accouchement, l’échographie (et les multiples examens médicaux qui suivront) confirmera que Théo est atteint d’une anomalie chromosomique, les solutions seront peu nombreuses. Vient le choix de l’IMG, interruption médicale de grossesse.
Il ne s’agit pas du récit de cette IMG, mais plutôt le «après». Comment poursuivre sa vie lorsque l’enfant tant désiré nous quitte si tôt? C’est autour de plusieurs rencontres que s’articule la réflexion de Chloé. Pas à pas, le lecteur redécouvre la vie, et l’espoir possible.
Les chapitres abordent chacun un thème ou une valeur différente rencontrée par les parents endeuillés. Voilà où le bât blesse. Cette structure fait disparaître la notion de roman pour laisser place à celle du livre de spiritualité. Les discussions de toutes sortes nous amènent parfois loin des émotions, alors que l’auteure souhaitait sûrement tout le contraire. Chaque chapitre devient un véritable combat pour comprendre cette perte, malgré tout incompréhensible. Le schéma se répète de chapitre en chapitre, ce qui rend la lecture parfois lourde et monotone. Des rencontres plus courtes et des discussions plus près des émotions, moins «philosophiques», auraient peut-être contribué à en faire le roman parfait pour guider les parents en deuil d’un enfant.
Ou l’est-il peut-être déjà. Il y a des choses qui ne peuvent être comprises que lorsqu’elles sont vécues. Ce livre en est peut-être un exemple. Les parents, l’entourage et les amis de ceux qui vivent (ou qui ont vécu) cette situation difficile retrouveront possiblement des réflexions bien familières. Ils se sentiront alors moins seuls, voyant que d’autres ont partagé ces sentiments. Certaines phrases pourront les choquer, les remuer, ou tout simplement les réconforter.
Pas peur du noir n’est pas un roman pour tous. Il vous semblera peut-être trop spirituel, voire moraliste pour certains. Il pourra tout aussi bien être réconfortant et touchant pour d’autres. Après tout, il n’y a rien comme le cœur d’un parent pour en comprendre un autre.
«Pas peur du noir», Libre Expression, mars 2013, 24,95 $.
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de la rédaction