«On fait l’amour, on fait la guerre» de Mélanie Leblanc – Bible urbaine

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«On fait l’amour, on fait la guerre» de Mélanie Leblanc

«On fait l’amour, on fait la guerre» de Mélanie Leblanc

De la chicklit 2.0

Publié le 2 janvier 2014 par Camille Masbourian

Crédit photo : Éditions de Mortagne

Si elle ne réinvente pas les codes du populaire roman de chicklit dans On fait l’amour, on fait la guerre, l’auteure Mélanie Leblanc réinvente rien de moins que les codes du roman tels qu’on les connaissait jusqu’à aujourd’hui, afin de nous présenter un roman typiquement 2.0. Alors que les réseaux sociaux et toutes autres formes de communication du XXIe siècle font partie intégrante de l’histoire, l’auteure y ajoute notamment des codes QR et les noms d’utilisateur Twitter des artistes dont elle cite les paroles.

Mélanie Leblanc vient du monde de la télé et ça paraît dans son roman. On ne peut pas sortir la fille de la télé, dit-elle. En effet. Le roman, séparé en trois parties, met en scène Jéricho, charmant réalisateur pour la télévision et Charlotte, animatrice du talk show de l’heure au Québec. Fait amusant ici, le lecteur peut commencer par la partie de Jéricho, avant de tourner le livre à 180 degrés pour lire celle de Charlotte (ou le contraire) pour ensuite s’attaquer à la partie centrale, où ils sont présents tous les deux. Ainsi, pendant plus ou moins 80 pages, le lecteur peut faire la connaissance des deux personnages principaux, chacun dans leur univers, au «naturel», avant que commence leur histoire commune qui les mènera jusqu’au plus profond des États-Unis pendant un voyage en VR.

Si l’auteure se défend d’avoir copié son personnage de Charlotte sur des vedettes de la télévision d’ici, on y reconnait tout de même certains traits de Véronique Cloutier ou de Pénélope McQuade, par exemple, ce qui amusera ceux qui connaissent le moindrement l’univers décrit dans le roman, et fera sans doute rêver les autres. D’ailleurs, qui ne s’inspire pas de sa propre vie pour écrire un roman de chicklit? Alors, comme dans tout bon roman du genre, on retrouve le beau garçon (surnommé le «réalisateur-tombeur» ici) parfaitement à l’aise avec ses amis ou ses conquêtes d’un soir, mais qui serait prêt à partir en courant dès que quelqu’un commencerait à peine à mentionner le mot «amour». La route de ce beau garçon croisera celle d’une jolie animatrice de télévision, populaire, pétillante et drôle, autant que sensible et peu sûre d’elle en ce qui concerne aussi l’amour! Personne ne sera surpris du déroulement de l’histoire ainsi que de la fin, mais qui l’est vraiment en lisant un roman de chicklit? Ce n’est pas tellement important, puisque la lecture est amusante et divertissante.

Si l’auteure s’inspire beaucoup de son entourage et de son environnement pour écrire, la musique l’inspire aussi beaucoup. De Karim Ouellet à Vincent Vallières, de Claude Dubois à Alex Nevsky en passant par Ariane Moffatt, Jean Leloup et Louis-Jean Cormier, nombreuses sont les paroles de chansons citées au cours du roman. Et tel que mentionné plus haut, grâce aux codes QR, ça ne prend qu’un téléphone intelligent et quelques secondes pour se rendre sur la page YouTube de l’auteure où sont rassemblés tous les titres qui accompagnent ses personnages. Quelle charmante idée!

Seuls petits bémols: le ton parfois un peu enfantin de Charlotte, notamment lorsqu’elle écrit longuement dans son journal, ainsi que le dialogue qu’entretiennent les personnages avec leur auteure dans la partie centrale du roman. Parce que oui, dans leur partie commune, les personnages font partie de ce qu’on pourrait presque appeler un «roman-réalité», c’est-à-dire qu’ils savent qu’ils sont des personnages de roman, et ils discutent avec leur auteure, notamment lorsqu’elle leur ferait dire quelque chose qu’ils n’oseraient pas dire «pour vrai». Amusant mais parfois un peu étourdissant à lire.

Mais on oublie rapidement ces petits détails et on se laisse charmer par cette histoire qui ne surprendra pas nécessairement, mais qui divertira très certainement. La parfaite lecture pendant les vacances!

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