«Nos amis les politiciens – Carnet d’observation de la faune politique» de Vincent Marissal

L’exercice est très pertinent, surtout que nombre des sujets «d’observation» de Vincent Marissal sont appelés à jouer un rôle important en politique québécoise et canadienne, comme Denis Coderre, Françoise David, Philippe Couillard et Thomas Mulcair. Il faut toutefois du cran pour s’attaquer à faire un portrait aussi pimenté que ceux de Jean Chrétien, Stéphane Dion, Jean Charest et Paul Martin. Les portraits brossés sont grinçants, surprenants et parfois attendrissants. Ainsi, on ne se surprend pas d’apprendre que Stephen Harper passe ses heures en solitaire dans l’avion gouvernemental à jouer… au Solitaire!

Vincent Marissal nous a habitués à sa plume souple, fluide et éclairée. On dévore littéralement ce petit livre à la couverture d’un jaune criard. Marissal n’a pas son pareil pour saisir l’essence des politiciens, qu’il résume parfois en un titre magistral: Denis-le-bully (Denis Coderre), Liza Frulla – avec un Z, n’oublie pas!, Saint-Bernard-de-l’identité (Bernard Drainville), Vox populi, vox Landry.

Sous ses apparences drolatiques, ce recueil est toutefois fort utile pour quiconque tente de lire les personnalités de ces politiciens qui louvoient sans cesse. Il permet de faire un bon tour d’horizon des politiciens marquants des vingt dernières années, surtout pour la plus jeune génération qui les a moins connus. Il a le mérite de servir la politique en dessert alléchant pour le quidam qui la voit plutôt comme un plat sans saveur ni intérêt.

En somme, on se délecte de ce petit joyau pour rire un peu, afin de ne pas sombrer dans le cynisme ambiant. Franchement, on en prendrait une deuxième portion.