LittératureBandes dessinées et romans graphiques
Crédit photo : jimmybeaulieu.com
L’ouvrage de Jimmy Beaulieu est composé de plusieurs histoires détachées retraçant en partie la vie de l’auteur. Il s’agit également d’une réédition de quelques-unes de ses publications (Le moral des troupes, Quelques pelures, etc.). Cette bande dessinée, dont le caractère autobiographique lui donne un sens nouveau, est publiée aux éditions Mécanique générale, fondées et dirigées par l’auteur jusqu’en 2009.
En lisant et en regardant les premières pages de l’ouvrage, le lecteur se sent aussitôt voyeur. C’est comme si l’auteur avait souhaité, par le pouvoir des mots et des images, le transporter dans les recoins de ses souvenirs afin de le rendre témoins des évènements. Petit à petit, on finit par développer une proximité avec l’auteur et les scènes de sa vie. Les réflexions que les personnages portent sur des thèmes de la vie quotidienne, notamment la perte d’un membre de la famille, ou la difficulté à joindre les deux bouts, sont parfois plus profondes, parfois plus anodines, mais rappellent toujours à un moment ou à un autre nos connaissances, nos amis, notre famille et notre propre vie.
Fait intéressant: l’intérêt marqué pour l’aspect fictif et réel de ces «planches à la première personne». On se pose régulièrement la question: est-ce que tous les personnages ont peuplé la vie de l’auteur ou certains n’ont été qu’une source d’inspiration? C’est d’ailleurs le point fort de cette bande dessinée, le flou et ces interrogations sans réponses que Jimmy Beaulieu laissent au fil des pages.
Le style d’écriture de Jimmy Beaulieu est simple et sans prétention et c’est ce qui permet d’accrocher si rapidement à son histoire. On ne peut également passer par dessus la qualité des dessins. Ces derniers sont sans artifice, parfois plus simples et parfois plus détaillés. De façon plus générale, les 350 pages que fait la bande dessinée permettent d’apprécier la totalité du talent de l’artiste qu’est Jimmy Beaulieu.
Petit bémol en ce qui concerne le concept visuel: ce ne sont que les dernières fractions de l’ouvrage qui nous permettent d’apprécier la bande dessinée en couleurs. Il aurait été possible de ressentir encore plus profondément les émotions transmises par les personnages (et les situations et réflexions qu’ils vivent) en couleurs.
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de la rédaction