«Monogamies ou comment une chanteuse country a fucké ma vie sexuelle» de Jolène Ruest

Jolène Ruest entraîne le lecteur dans un univers qui est bien à elle. On partage le quotidien de Jolène, une citadine amoureuse de la musique. On côtoie ses angoisses et ses états d’âme. On apprend à connaître ses amis, Pouliche et Bear, avec qui elle travaille et, souvent, elle fait le party toute la nuit. Est-ce de l’autofiction? On ne le sait pas, mais on se doute que l’auteure a le goût à la fête. Et, comme lecteur, on est entraîné avec beaucoup de plaisir dans cette fête.

Entre les déjeuners remplis de bacon et de cafés forts qui ragaillardissent les protagonistes en lendemain de veille et les discussions de fin de soirée, on ne peut qu’être fasciné par les réflexions qui habitent Jolène quant à sa vie, à la société, à la sexualité. Tout cela est amené avec un humour, un laisser-aller et une prose nouveau genre qui détonne. C’est une langue familière, orale, peu travaillée. Ceux qui apprécient le style d’Alexandre Soublière seront en terrain connu. C’est franchement rafraîchissant.

Le prénom: Jolène/Jolene

Avouons que Jolène détient un certain complexe envers les prénoms. D’ailleurs, elle fait le procès des Alexandre, des Maxime et bien d’autres tout en décortiquant le sien, clairement inspiré de la populaire chanson «Jolene» de Dolly Parton. Vous aurez deviné que c’est cette chanteuse country qui a fucké la vie sexuelle de Jolène!

À ce chapitre, l’auteure ne passe pas sous silence les mystères entourant Dolly Parton et sa célèbre chanson. On apprend notamment que l’écriture de Jolene est issue d’une rencontre avec une fan qui se nommait ainsi. Puis on présente la relation conjugale entre Parton et son mari de toujours. Donc, les liens qui unissent Jolène, Jolene et Parton sont, finalement, bien ténus.

Le seul bémol, qui s’avère plus un agacement, est que l’auteure fait référence à de nombreux groupes musicaux underground qui n’amènent pas grand-chose à l’histoire… Ça ressemble plus à du «pluggage»… Mais, cette irritation est vite oubliée au bout du compte.

«Monogamies ou comment une chanteuse country a fucké ma vie sexuelle» de Jolène Ruest, XYZ éditions, 21,95 $, 224 pages.