«Michelle Blanc - un genre à part» – Bible urbaine

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«Michelle Blanc – un genre à part»

«Michelle Blanc – un genre à part»

Un titre qui dit tout

Publié le 23 janvier 2013 par Éric Santerre

Crédit photo : Libre Expression

C’est avec plusieurs questionnements en tête qu’on se plonge dans la lecture de ce livre publié aux Éditions Libre Expression sur Michelle Blanc, consultante, conférencière, auteure et experte des médias sociaux, au franc-parler si caractéristique de sa personnalité. Si l’auteur Jacques Lanctôt réussit à lever le voile sur ces diverses interrogations? Sans aucun doute, et pourtant ce n’était pas chose facile de décrire une femme aux 1001 facettes et, qui plus est, qui a un vécu personnel plus ou moins linéaire. 

«Ce livre, c’est beaucoup plus l’affaire de Michelle que la mienne, et je ne me sens pas concernée». Ces quelques mots font partie de ceux partagés par la conjointe de Michelle Blanc en préface de ce livre, Bibitte électrique, cette force de la nature armée d’autant de douceur, que Michelle Blanc et Jacques Lanctôt nous font un peu découvrir. Elle n’aurait su trouver meilleurs mots pour exprimer ce que représente ce livre. C’est d’ailleurs en ce sens que Michelle Blanc s’est adressée à moi lors de ma rencontre avec elle au Salon du livre de Montréal en novembre dernier: «Ce livre va me permettre de dire aux gens qui me posent constamment les mêmes questions sur la rue. Vous voulez des réponses? Alors, lisez mon livre». 

Bien qu’on puisse s’attendre à l’épanchement d’un individu souffrant de dysphorie de l’identité de genre, une grave dépression liée au fait que le sexe physiologique ne correspond pas au sexe psychologique, durant les 187 pages que fait le livre, la réalité est tout autre. Il s’agit réellement d’un partage entre un être humain qui a certes vécu des problématiques sexologiques et psychologiques peu communes, et ceux qui ont l’ouverture d’esprit d’y voir une femme et son chemin de croix vers un bien-être et une plénitude gratifiante après tant d’épreuves. 

On apprend à travers ces lignes à connaître le Michel Leblanc qu’il était, son enfance, son vécu, son parcours professionnel et affectif, ainsi que ses pensées les plus profondes. Puis on découvre Michelle Blanc, cette femme forte et sensible à la fois, prête à déplacer des montagnes et à découvrir le monde après avoir été trop longtemps délaissée dans le corps de Michel. Jacques Lanctôt a d’ailleurs su parfaitement représenter ces aspects dans la structure de son livre; la deuxième naissance de Michelle, symbolisée par sa sortie officielle du placard, mais également sa première naissance à titre de Michel Leblanc, puis l’entre-deux, ce difficile et tumultueux chemin à travers les transformations physiques et hormonales, et finalement cette troisième et dernière naissance, qui a vu naître celle que nous connaissons aujourd’hui. Cette femme est aussi reconnue au niveau national pour ses connaissances en terme de marketing Internet et médias sociaux, et elle est également l’auteure des livres Les médias sociaux 101 – Le réseau mondial des beau-frères et des belles-sœurs (Éditions Logique, 2010, et Les médias sociaux 201 – Comment écouter, jaser et interagir sur les médias sociaux (Éditions Logiques, 2011).

Ce qui doit indubitablement arriver finit évidemment par arriver: on s’attache à Michelle Blanc, on se sent proche d’elle, on apprécie sa candeur, sa transparence et sa façon de se frayer une place parmi ces Québécois et Québécoises qui nous inspirent. Jacques Lanctôt nous fait également découvrir ceux et celles qui, pour Michelle Blanc, ont agi tantôt comme libérateur, tantôt comme sauveteur, tantôt comme sa conjointe, c’est-à-dire comme support au quotidien.

Michelle Blanc n’avait pas en tête de devenir la figure de proue d’un mouvement contre les transphobes de ce monde. Il n’en reste pas moins qu’elle aura réussi, grâce à l’aide du biographe, à changer bien des points de vue et à rendre la vie de certains et certaines beaucoup plus facile. La dysphorie d’identité de genre touche une personne sur 30 000 et nous devons nous faire un devoir de les voir comme ils se voient chaque matin derrière le rideau de l’apparence physique. 

Michelle Blanc n’est pas un genre à part en raison de son vécu en lien avec la dysphorie de l’identité de genre, mais bien un genre à part pour sa façon d’abattre les frontières avec une sensibilité, une ouverture et une force comme on en voit qu’une fois dans une vie. 

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