LittératureRomans québécois
Crédit photo : Les Éditions du Boréal
Arrivé à New York dans des circonstances un peu nébuleuses au début des années 60, Romain Carrier décide d’y faire sa vie, sans jamais regarder vers son passé laissé à Métis Beach. Nouveau travail, nouveaux amis, il se crée une vie urbaine et moderne, loin de son petit village de la Gaspésie. Alors que les politiques américaines envoient les jeunes hommes au front pendant la guerre du Vietnam, Romain Carrier reste à New York, et apprend tout du féminisme, un nouveau mouvement en train de prendre place un peu partout en Amérique du Nord. Pendant ce temps, son Québec natal émerge de la Grande noirceur, et révolutionne tranquillement auprès de Jean Lesage. Puis, c’est vers San Francisco que la vie de Romain, nouvellement devenu Roman, le mènera, sur les campus universitaires où les bombes sautent et où on encourage les jeunes à fuir vers le Canada.
En quelques allers-retours entre le passé et le présent, Claudine Bourbonnais raconte la vie de son personnage tout en traçant le portrait de toute une génération et de tout un pays. L’auteure est d’abord journaliste à Radio-Canada depuis plus de vingt ans, et cela paraît, puisque la principale force de son roman, en plus de la structure, est le souci du détail qui a été mis dans l’écriture. Les jours, les lieux, les noms, et même les marques de voiture mentionnés sont exacts et ont fait l’objet d’une recherche plus que minutieuse, surtout de la part d’une femme née après cette époque.
Avec Métis Beach, Claudine Bourbonnais offre un roman absolument captivant, tout en étant instructif puisque truffé de faits historiques qui ont changé le cours de la vie de son personnage, mais aussi celui des États-Unis et du Québec. Aucune longueur ou presque dans cette brique de près de 500 pages, qui fait voyager le lecteur du nord du Québec jusqu’au sud la Californie, en voiture ou en Westfalia, comme Kerouac, et avec du Dylan dans les oreilles.
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de la rédaction