«Méchants patrons» de Michel Coulombe – Bible urbaine

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«Méchants patrons» de Michel Coulombe

«Méchants patrons» de Michel Coulombe

Un roman satirique où on soupire plus qu'on sourit

Publié le 18 février 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : Éditions Stanké

Celui qui se cache derrière les Rendez-vous du cinéma québécois et qui a coécrit le Dictionnaire du cinéma québécois, en plus d’être l’auteur du documentaire Octos dynamos, vient de faire paraître aux éditions Stanké le roman Méchants patrons!, une satire du milieu professionnel racontée par un groupe de travailleurs autonomes qui multiplient les anecdotes tirées par les cheveux, sans toutefois réussir à nous soutirer ne serait-ce que l’esquisse d’un sourire.

Alors qu’on s’attend à se délecter presque malignement, dans le confort de notre boudoir, des pires expériences que des travailleurs autonomes ont rencontrées au fil de leurs aventures à la pige, la faute étant à ce quatrième de couverture plus que vendeur, on s’ennuie ferme devant ce roman de Michel Coulombe qui n’arrive pas à la cheville d’un Gogol. À travers ses histoires soporifiques, notamment celle de Jeanne au sujet du président Ghyslain-Marc, cet hurluberlu à l’ego démesuré qui excelle dans l’art d’accumuler les maladresses, mais qui est incapable de répondre à une question d’un journaliste, on ne comprend pas l’idée d’avoir voulu nous raconter ces anecdotes sans saveur, puisqu’au final on soupire plus qu’on sourit.

Pourtant, l’écriture de Michel Coulombe fait l’éventail d’un tricot d’idées bien agencées qui témoigne d’une excellente maîtrise de la langue française, mais le ton sérieux des propos nous fait rater la blague, s’il y en avait une au départ. Et ce n’est pas à défaut d’avoir mal assis les bases de son histoire, car d’entrée de jeu, chacun des travailleurs autonomes, du moins le noyau dur composé d’Henri, Jeanne, Martin, Gilles, Luc, Jérémie, Sylvie et Louis fait son entrée en scène, donnant à cette satire l’esquisse d’un roman polyphonique, duquel on s’attendait à en retirer plus de plaisirs, parce que plus de fous autour du buffet. Il faut en effet comprendre que ce regroupement de pigistes se réunit à l’occasion dans l’antre de chacun pour y raconter un épisode charnière de leur réalité professionnelle.

Il faut persister et prendre son mal en patience, car tous les chapitres ne sont pas aussi soporifiques, mais il manque un intérêt, une petite étincelle qui aurait permis au lecteur de se laisser aller à l’écriture pourtant savante et originale de son auteur.

«Méchants patrons!» de Michel Coulombe, Éditions Stanké, 233 pages, 24,95$.

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