«Louis Cyr» de Paul Ohl – Bible urbaine

LittératureBiographies

«Louis Cyr» de Paul Ohl

«Louis Cyr» de Paul Ohl

Une biographie revue et corrigée pour le 150e anniversaire de l’homme le plus fort de tous les temps

Publié le 11 juillet 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Libre Expression

C’est le 12 juillet que le film Louis Cyr: l’homme le plus fort du monde de Daniel Roby, mettant en vedette Antoine Bertrand, Guillaume Cyr et Rose-Maïté Erkoreka sera à l’affiche partout au Québec. Véritable incarnation de la force et de la démesure, Louis Cyr n’a pas été qu’un mythe universel, mais aussi un homme de conviction qui est toujours resté fidèle à ses racines.

«Le destin de Louis Cyr fut d’être un homme d’exception, hors du commun, plus grand que nature, à une époque où son peuple était encore en quête d’une identité», nous explique d’entrée de jeu Paul Ohl, dans cette biographie revue, corrigée et bonifiée depuis la sortie de l’originale en 2005. Et c’est justement sa force de caractère exceptionnelle et son entêtement à demeurer un Canadien français qui transparaissent tout au long de ces quelque 400 pages et qui ont permis à ce fils du terroir d’accéder à la gloire, et ce, même si son nom n’a jamais été «yankeefié», au grand dam de plusieurs Américains.

Louis Cyr, de son vrai nom Cyprien Noé Cyr, était certes colossal par son imposante stature: «On m’avait dit que mon premier record a été de peser dix-huit livres en venant au monde», raconte-t-il, l’air blagueur, dans ses Mémoires. On sait très bien que le poids d’un nouveau-né moyen est de 7,7 livres, donc déjà l’enfant de Pierre et Philomène Cyr avait toutes les qualités requises pour devenir leur gros Louis. De l’enfant de sept ans qui pesait 100 livres à l’adolescent de quatorze ans qui en pesait 160 livres, Louis Cyr a finalement atteint la barre des 300 livres en 1895, alors que le Dr Dudley Allen Sargent, professeur émérite de culture physique de l’Université Harvard de Boston, a pris soigneusement ses mensurations anthropométriques.

Louis Cyr, par son poids légendaire et ses exploits spectaculaires, n’a jamais cessé d’étonner son public partout où il passait, autant les fidèles de sa région natale de Saint-Cyprien-de-Napierville que les Montréalais de la rue Saint-Laurent, ou les Anglais de Londres et Liverpool. C’est par ailleurs le célèbre sportsman américain Richard K. Fox qui a lancé le défi à Louis Cyr, en espérant que le Canadien irait donner une leçon à l’illustre Anglais Eugen Sandow, qui était d’ores et déjà sacré l’homme le plus fort du monde là-bas. Louis Cyr, qu’on surnommait le Samson canadien, ne s’est pas fait prier pour relever tous les défis ici comme outremer, élevant ainsi sa gloire à celle d’un mythe universel.

«Il demanda à trois hommes de poids moyen de se suspendre à ses cheveux, les souleva et les fit tournoyer autour de lui. Il leva d’un doigt un poids de 450 livres; leva un homme de 160 livres au bout de son bras droit, se couchant et se relevant en le maintenant dans cette position; prit un baril de farine par le rebord et le lança d’une seule main sur une épaule sans l’aide des genoux; démontra sa détente en effectuant un saut de 3 pieds et 9 pouces, les pieds joints et sans élan; et, comme point d’orgue, leva quinze hommes montés sur une plate-forme, popularisant davantage son back lift. La charge fut évaluée à 1 125 kilos (2 465 livres), soit l’équivalent d’une tonne impériale et demie. Du jamais vu.»

Il n’y avait pas que Louis Cyr qui était colossal de son vivant. La collecte de données entreprise par l’auteur Paul Ohl lors de la rédaction de la biographie a dû être une charge de travail et de recherche phénoménale, et c’est justement cette assiduité au niveau des faits et des données qui nous donne l’envie d’applaudir autant son exploit que ceux accomplis par le Samson canadien, jusqu’à sa dernière prestation publique ayant eu lieu au parc Sohmer de Montréal le 26 février 1906, alors qu’il était âgé de quarante-deux ans et quatre mois.

S’il y a bien un seul reproche que l’on peut adresser à Paul Ohl, car sa plume est quant à elle irréprochable, c’est justement celui d’avoir fourni autant d’informations, de chiffres et de statistiques à l’appui. Bien qu’il soit pertinent de connaître précisément les poids des haltères et des charges levées, on désespére souvent au cours de la lecture, surtout lorsqu’on réalise avec stupeur le nombre de pages qu’il nous reste à lire.

Si vous n’êtes pas frileux à l’idée de vous lancer dans une biographie étoffée et colossale, gardez en tête que Louis Cyr a été un homme d’exception qui a réalisé des records qu’aucun homme n’a jamais été en mesure de surpasser de son vivant, outre le surhomme lituanien Zydrunas Savickas, reconnu comme étant l’homme le plus fort du XXe siècle et le digne successeur de Louis Cyr.

Le film Louis Cyr: l’homme le plus fort du monde de Daniel Roby est à l’affiche au Québec dès aujourd’hui.

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début