LittératureRomans québécois
Crédit photo : Éditions Stanké
Alice est une jeune fille qui a la fâcheuse habitude de ne manger que la moitié de ses repas. L’autre moitié, elle la fait disparaitre, même si elle a encore faim. Elle aime beaucoup s’occuper des animaux et les soigner lorsque ceux-ci se blessent. Autour d’elle, il y a son père qui est la plupart du temps absent. Lorsqu’il est à la maison, il reste scotché devant son téléviseur et ne prête aucune attention à sa fille, sauf pour la réprimander.
Il y aussi sa mère qui se fait présente, mais discrète. Elle traîne sa fille chez les psychologues pour tenter de comprendre sa fâcheuse habitude de manger seulement la moitié de ses repas. Sinon, il y a sa tante Astrid, une femme un peu ésotérique, très branchée sur l’univers et ses émotions. Grâce à elle, Alice pourra traverser des étapes cruciales de son enfance, et les bons conseils de sa tante lui serviront toujours à faire ressortir le positif de toutes situations.
Les moitiés d’Alice, c’est aussi son amoureux Alex, un jeune garçon turbulent, sa meilleure amie Elizabeth, et son autre ami un peu nerd, Tim. Il y a aussi Sabrina, qui terrorise la cour d’école en entier ainsi que son professeur qui rappelle la méchante Miss Trunchbull dans le film pour enfant Matilda.
À travers toutes ces moitiés, il n’y en a une plus importante que les autres et c’est celle de son frère jumeau Thomas, dont Alice découvrira l’existence à huit ans. Thomas n’est pas un garçon ordinaire et Alice apprendra à le connaître et à se lier à lui, l’autre moitié manquante de sa vie.
Judith Itzi a su parfaitement mettre en scène la vie toute simple d’une petite fille. Son quotidien est dépeint avec humour, jovialité et sincérité, malgré les évènements plus difficiles et laborieux que la petite Alice aura à surmonter. Bien que le drame persiste au centre de l’histoire, jamais on ne tombe dans la victimisation du personnage et c’est avec une vision positive qu’on observe les choses.
Étant thérapeute holistique auprès des enfants, l’auteure a pu cerner directement l’état d’un enfant avec toutes ses craintes, ses questions et ses rêves. La petite Alice représente vraiment bien ce qu’une jeune fille de cet âge peut vivre autant à l’école qu’à la maison.
À travers le roman, on se plaît à espérer que le meilleur pour le personnage. On se lie d’amitié avec elle et on aime la suivre dans ses aventures. La douce naïveté d’Alice permet au lecteur de pouvoir faire face plus aisément à des situations plus délicates telles qu’un divorce ou la mort, pour ne nommer que celles-ci.
Il est étonnant aussi de voir à quel point Judith Itzi a su façonner un personnage aussi lucide fasse à la vie et aussi compréhensive des êtres qui l’entoure. La jeune Alice nous amène à réfléchir un peu plus sur notre propre situation et quand un livre nous permet de nous faire grandir, c’est qu’il a frappé en plein dans le mille.
L'avis
de la rédaction