«Les cruelles étoiles de la nuit» de Kjell Eriksson – Bible urbaine

LittératurePolars et romans policiers

«Les cruelles étoiles de la nuit» de Kjell Eriksson

«Les cruelles étoiles de la nuit» de Kjell Eriksson

Un récit hitchcockien efficace mais tout en longueur

Publié le 30 juillet 2012 par Éric Dumais

Crédit photo : Gaïa Éditions

Après avoir fait paraître chez Gaïa Éditions les polars La terre peut bien se fissurer (2007), Le cercueil de pierre (2008), La princesse du Burundi (2009) et Le cri de l’engoulevent (2010), le romancier norvégien Kjell Eriksson revient à la charge avec Les cruelles étoiles de la nuit, un roman policier beaucoup plus serein que ses précédents.

Il semble que depuis la sortie excessivement médiatisée de Millénium, la célèbre série de l’auteur suédois Stieg Larsson vendue à plus de 50 millions d’exemplaires partout à travers le monde, une école entière de romanciers suédois, finlandais, norvégiens et danois se soit lancée dans la publication effrénée de polars appartenant à une nouvelle forme de littérature en pleine expansion. Loin d’accoter le maître du genre, décédé peu de temps après la publication de son troisième et dernier volume, certains écrivains de ces pays de l’Est, dont Knut Faldbakken, Lars Kepler et Kjell Eriksson, ont néanmoins réussi à se démarquer dans ce nouvel océan littéraire aussi noir que le plumage d’un corbeau.

Dans Les cruelles étoiles de la nuit, Kjell Eriksson met de l’avant une plume sobre et lucide au profit d’une enquête policière riche mais tout en longueur. L’auteur réussi, certes, à dresser le portrait d’un microcosme où une kyrielle de personnages évoluent de façon très convaincante, mais là où il échoue cruellement c’est dans l’installation d’une ambiance glauque et terrifiante qui aurait permis, hélas!, la naissance d’un suspense bien dirigé et convaincant.

L’enjeu de ce cinquième roman est fort simple: deux septuagénaires, Petrus Blomgren et Jan-Elis Andersson, ont été assassinés froidement dans leur maison de campagne, mais aucun indice n’a été laissé sur les lieux du crime. Les meurtres ont à coup sûr été commis par un expert, voire un tueur en série bien préparé, mais, décidément, rien ne laisse présager que les enquêteurs vont réussir à mettre la main au collet du coupable, puisqu’il semble carrément inatteignable. Ainsi, c’est de fil en aiguille que les policiers amassent quelques rares indices, à savoir des témoignages nébuleux et des photographies compromettantes, mais au bout du compte, il faut se l’avouer, le récit tourne en rond et la patience du lecteur connaît ses limites. L’enquête policière est également entrecoupée d’un récit enchâssé qui permet au personnage de Laura Hindersten, dont le père, Ulrick Hindersten a été porté disparu, d’entrer en scène et de brouiller davantage les pistes qu’un lecteur avisé aurait pu avoir mis en lumière au cours de sa lecture.

Véritable récit hitchcockien écrit d’une main de maître, Les cruelles étoiles de la nuit, sans être le roman de l’année, est un polar lent mais efficace qui ravira à coup sûr l’amateur de meurtres et mystères en vous. Si la lecture peut parfois sembler pénible, en raison des personnages trop secondaires et des multiples longueurs qui alourdissent l’évolution de l’enquête, ne vous laissez pas décourager inutilement, car le dénouement risque de vous donner des sueurs froides.

L'avis


de la rédaction

Vos commentaires

Revenir au début