LittératureDans l'envers du décor
Crédit photo : Éditions Michel Quintin
C’est au second degré qu’il sera possible d’apprécier l’humour de L’envers du décor, puisque la trame narrative un peu banale élaborée par Guillaume Corbeil ressemble au scénario cliché de n’importe quel roman policier.
Suite à la réception anonyme de mystérieuses photos, la photographe Marine Lévy et le détective privé Kurt Ausselberg font équipe pour résoudre une intrigue dans laquelle ils ont été impliqués bien malgré eux. Cette enquête les pousse à découvrir les dessous d’une quête de reconnaissance malsaine et démesurée permise par le dirigeant d’un empire médiatique au pouvoir considérable.
La lecture de cet ouvrage très ludique s’inscrit de manière originale dans le paysage littéraire actuel. Ceux qui croyaient l’âge d’or du photoroman révolu retrouveront avec bonheur les expressions caricaturales caractéristiques des acteurs-personnages de ce type de littérature. Toutefois, L’envers du décor se présente sous la forme d’un beau livre cartonné qui cohabite mal avec l’aspect brouillon des photographies qui le composent et avec le choix de la police et de la grosseur de l’écriture des dialogues.
Ponctuellement, des planches épurées apparaissent dans lesquelles les photos sont retravaillées avec des filtres noir et blanc qui leur donnent des allures d’estampes. Dans ces pages, le texte de l’histoire apparaît en majuscules rouge vif, couleur qui tranche magnifiquement avec la sobriété des images sur lesquelles il se superpose. L’image apparaissant sur la couverture du livre s’apparente d’ailleurs à ce style plus artisanal que l’on aurait aimé voir davantage.
Même si la cohabitation entre le photoroman et le roman graphique est parfois problématique, L’envers du décor constitue un objet hybride intrigant et rempli d’audace.
L'avis
de la rédaction