LittératureL'entrevue éclair avec
Crédit photo : Martine Doyon
Mélanie, cela fait un peu plus d’un an que nous avons échangé ensemble, et on doit dire que l’on ne s’attendait pas à ce que les mois qui suivent soient aussi mouvementés! Comment as-tu vécu tous ces événements, toi, et comment ton inspiration en tant qu’écrivaine a-t-elle été affectée – positivement comme négativement?
«Pour être honnête, j’ai trouvé cette période très difficile. Il faut savoir que je suis également journaliste pour un média régional. J’ai été appelée à couvrir la pandémie tout en veillant aux bons soins de ma fille de 8 ans et en terminant l’écriture d’Anaïs.»
«Comme plusieurs artistes avec qui j’ai eu la chance de discuter, l’inspiration a tendance à nous échapper lorsque nous sommes surchargés. Par chance, tous les membres de ma famille et moi-même avons conservé notre bonne humeur et surtout la santé tant mentale que physique. Au final, c’est l’essentiel.»
Tu es mère de quatre filles, et il semblerait que tu t’inspires d’elles pour écrire des histoires où les femmes sont à l’honneur. Qu’est-ce qui t’a donné envie de mettre en avant des personnages féminins dans tes textes, outre le fait que tu es entourée de demoiselles à la maison?
«Selon moi, c’est parce que j’écris sur ce que je connais. L’univers des femmes, leur dynamique relationnel, leur parcours de vie sont des éléments auxquels je m’identifie. C’est paradoxal parce que petite, je n’ai eu qu’une seule figure maternelle grâce à ma marraine. Je n’ai pas eu la chance d’avoir de mère ou de grand-mère.»
«D’un autre côté, j’ai eu ma première fille à 17 ans et ma deuxième à 18 ans. J’ai donc l’impression d’avoir évolué en leur présence. Sincèrement, elles sont mon inspiration première. Bien que je n’aie pas connu les femmes qui ont marqué mon histoire familiale, déjà petite, elles me fascinaient et je cherchais à tout connaître d’elles.»
Ton livre Anaïs, qui est paru ce 5 octobre aux Éditions Fides, parle d’une jeune femme qui est enlevée et retrouvée gravement blessée en 1929, à Saint-Étienne-de-Beauharnois. On la suit, entourée de sa famille, sur le chemin de la guérison et de la résilience. En quoi penses-tu que cette histoire peut être particulièrement émouvante pour tes lecteurs?
«Parce qu’elle est un hommage à la résilience propre à l’enfance. Elle est également parsemée de la force qui nait de l’amour d’une famille bienfaisante et aimante. Selon moi, c’est une histoire qui apportera son lot d’émotions aux lecteurs. Du moins, je l’espère sincèrement.»
Tu nous avais laissé entendre, lors de notre précédent entretien, que tu travaillais sur un projet particulier où tu y racontais «l’histoire singulière» de ta mère – et donc la tienne, par la même occasion. Alors, est-ce que c’est à travers Anaïs que tu t’es ouverte à ce sujet, et si oui, quel a été le déclencheur qui t’a poussée à vouloir raconter votre histoire?
«Il est évident que je puise en moi, en mes souvenirs, mes blessures et mes forces personnelles, l’essence même de mes personnages. Cependant, il n’y a pas de lien entre mon désir d’écrire mon histoire et celle d’Anaïs. Le projet de partager ma propre histoire de vie est toujours très présent.»
Ce quatrième roman succède à la trilogie William et Eva, publiée également aux Éditions Fides. Penses-tu que cette récente parution pourrait elle aussi être le point de départ d’une suite où le lecteur suivrait les aventures d’Anaïs sur le long terme? Dis-nous tout!
«C’est une excellente question! Pour ce roman, j’ai opté pour un tome unique. J’écrirai probablement d’autres trilogies dans le futur, mais pour l’heure, je préfère écrire des histoires se résumant en un seul tome.»