LittératureL'entrevue éclair avec
Crédit photo : Laurent Theillet
Jean, en plus d’être médecin, tu es titulaire d’un doctorat en littérature et d’une maîtrise en philosophie. Aussi, on te connaît bien comme auteur puisque tu as déjà publié plusieurs romans, essais, nouvelles et écrits chez diverses maisons d’édition. On est curieux de savoir: d’où t’est venue la piqûre pour l’écriture, au juste?
«Je me suis mis à écrire alors que je commençais à vagabonder sur la Côte-Nord, au début de ma pratique médicale, le jour où je me suis rendu compte que ma véritable vocation dans cette vie était d’être professeur. Rapidement, j’ai voulu étudier en littérature, et, en grande partie, j’ai plongé dans l’écriture afin de mieux comprendre et saisir les mystères (et les “non-mystères”) de la littérature, afin de l’enseigner mieux.»
Parlant de tes livres, on note d’ailleurs une certaine diversité dans les genres littéraires que tu aimes explorer! Qu’est-ce qui fait, selon toi, que tu es aussi bien capable d’écrire un roman qu’une anthologie de poésie nordique, par exemple?
«J’aime beaucoup explorer. J’ai appris, au contact avec les Innus, les Cris et les Inuits, que j’étais un nomade et, en tant que nomade, j’ai développé une fascination pour l’aventure et les grandes expéditions. Écrire, pour moi, quel que soit le genre, c’est se lancer dans une espèce de grande expédition (nomadique, souvent, mais bien sûr sur le plan mental ou spirituel).»
Le 17 février dernier, la Bibliothèque québécoise a réédité ton livre Du fond de ma cabane: Éloge de la forêt et du sacré– initialement paru aux éditions XYZ en 2003. Dans ce livre, on découvre 14 textes où tu partages tes réflexions et émotions à propos de la vie en nature. Quelles ont été tes inspirations, à l’époque, et que souhaitais-tu mettre en valeur en lien avec ce mode de vie «vert»?
«À l’époque, j’ai d’abord écrit ces textes en pensant à mes fils, Jean-François et Michel, qui m’avaient aidé à bâtir ma cabane au Bras-du-Nord. C’est d’ailleurs pourquoi le ton de ces textes est au “vous”. J’ai bien sûr voulu parler de la vie dans les bois, inspiré, en particulier, par Walden ou la Vie dans les bois, du philosophe Henry David Thoreau.»
«Déjà, il y a vingt-cinq ans, je me préoccupais de cette évidente détérioration de notre environnement naturel. En ce qui me concerne, ce qui me blessait, et ce qui continue à me blesser avant tout, où que je sois, c’est d’assister au déclin des oiseaux. Que les oiseaux soient de moins en moins nombreux lorsque je vais en forêt me rend triste.»
Oui, on est tout autant sensibles que toi à la cause environnementale! Et sur un autre sujet, dis-nous, qu’est-ce que cela fait de voir son livre réédité cette année? On est curieux de savoir si tu es particulièrement ému ou fier de voir que tes textes vont avoir une deuxième vie, si on peut ainsi dire!
«Je suis bien sûr très content, mais je crois que Du fond de ma cabane représente un essai qui, ces années-ci, et ces jours-ci, parle directement aux gens qui se demandent quel sort nous attend d’un point de vue climatologique et environnemental. Les textes autour de la Nature et de l’amour obligatoire que nous devons avoir envers la Nature, et particulièrement la nature sauvage, sont devenus nécessaires.»
As-tu déjà une idée du prochain livre que tu souhaites faire paraître? On aimerait bien être dans la confidence et connaître le sujet et/ou le genre littéraire que tu nous réserves pour cette prochaine publication, en fait!
«Je travaille de concert avec mon éditrice, chez XYZ, sur un projet de textes, qui sont de fait toute une série d’entrevues, auprès d’une trentaine de mes amies et amis poètes, autour du thème de la poéticité essentielle.»
«Mon avis, ces années-ci, c’est que si l’humanité ne recommence pas à se préoccuper de poésie, et de l’amour pour le poétique, autour de la Nature, eh bien, les jeux sont faits.»