«L’entrevue éclair avec…» Charles-Étienne Ferland, finaliste du Prix littéraire Trillium en Ontario – Bible urbaine

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«L’entrevue éclair avec…» Charles-Étienne Ferland, finaliste du Prix littéraire Trillium en Ontario

«L’entrevue éclair avec…» Charles-Étienne Ferland, finaliste du Prix littéraire Trillium en Ontario

Une fascination pour les histoires de fin du monde

Publié le 9 juin 2021 par Mathilde Recly

Crédit photo : Trina Koster

Du 7 au 10 juin, Bible urbaine présente une série d’entrevues éclairs ayant pour but de faire découvrir des auteurs finalistes au Prix littéraire Trillium, récompense la plus prestigieuse en Ontario. On poursuit cette série découverte avec l'auteur Charles-Étienne Ferland, dont le plus récent roman de science-fiction Métamorphoses est paru le 4 novembre dernier aux Éditions L'interligne. Entrez dans l'univers de celui qui aime à la fois écrire des histoires post-apocalyptiques, se produire sur scène et... étudier l'écologie des insectes!

Charles-Étienne, en plus d’être comédien, musicien et entomologiste, on te connaît comme auteur puisque tu as déjà publié deux romans et un recueil de nouvelles! Peux-tu nous révéler à quel moment tu as eu le déclic pour la littérature?

«J’ai écrit ma première nouvelle au cégep, pour le concours d’écriture du département de français au Collège Champlain de Saint-Lambert. À ma grande surprise, celle-ci s’est mérité la deuxième place au concours. J’avais bien aimé le processus de raconter une histoire, mais devenir auteur n’était pas vraiment dans mes plans.»

«Toujours est-il que j’ai commencé à porter plus attention aux appels à textes et aux concours littéraires divers; j’ai soumis quelques textes et ils ont été retenu, notamment pour les concours de nouvelles de Gatineau lorsque j’étudiais au baccalauréat en arts à l’Université d’Ottawa. Ça m’a permis d’apprendre à travailler dans le processus de direction littéraire, c’est-à-dire de retravailler un texte selon des directives et des critiques.»

«Ces expériences m’ont donné un peu plus confiance en mon écriture et j’ai commencé à écrire une nouvelle post-apocalyptique qui n’a cessé de grandir, pour éventuellement devenir la fondation de l’univers DévorésMétamorphoses…et du troisième opus en cours de rédaction qui viendra clôturer le triptyque.»

En novembre dernier, tu as justement dévoilé au public Métamorphoses, la suite de ton roman de science-fiction Dévorés paru en 2018 aux Éditions L’interligne. Qu’affectionnes-tu tout particulièrement dans ce genre littéraire en lien avec la science et ses avancées techniques et technologiques?

«Le fait d’être à la croisée des chemins entre les arts et les sciences, je crois que c’était un endroit naturel pour moi, confortable même je dirais. Le processus de recherche était en partie entamé à cause de mes études qui m’ont amené à me familiariser avec l’écologie des insectes à la maîtrise à l’Université de Guelph.»

«J’aime partir d’une connaissance scientifique, changer un paramètre et réfléchir à comment la société réagirait, mais de là à expliquer ce que j’affectionne dans ce processus… bonne question! J’imagine que, quelque part, c’est divertissant, c’est le genre d’histoires qui m’ont marqué; je pense par exemple à Alien de Ridley Scott, qui a été une source d’inspiration certainement.»

«J’aime avancer dans l’inconnu, avec des propositions scientifiques fictionnelles dans un cadre réaliste pour écrire une histoire non pas probable, mais plausible. Finalement, dans l’univers de DévorésMétamorphoses, il n’y a que l’invasion de la nouvelle espèce d’insecte qui sépare le monde de Jack du nôtre, et pourtant cela fait toute la différence.»

Entrevue-éclair-Charles-Étienne-Ferland-Prix-Trillium-Métamorphoses

Tout au long de l’histoire, on est plongé dans les aventures de Jack qui quitte Montréal pour rejoindre sa famille à Main Duck Island après que des insectes dévastateurs ont décidé de faire des humains leur nouvelle proie. Visiblement, de nombreuses péripéties attendent le personnage qui ne sera pas au bout de ses peines… et devra déjouer les nombreux pièges qui mettront sa vie en péril. Qu’aimes-tu dans le fait de créer un univers apocalyptique où le danger est continuellement présent, et le sentiment d’urgence, fort?

«Ce que j’aime: le rythme, l’action, l’aspect cinématographique très visuel de l’exercice d’écriture; cette série, c’est comme un film sur papier. C’est comme ça que je le vois. C’est aussi une histoire qui vient s’inscrire dans un genre dont on est friand en ce moment; il suffit de regarder les propositions de romans, de films et de séries au cinéma et à la télévision pour réaliser combien nous avons une fascination pour les histoires de fin du monde.»

«J’écris aussi pour essayer d’innover dans ce genre populaire, essayer des directions qui n’ont pas encore été explorées. J’aime essayer de me surpasser dans l’écriture, me donner le défi de livrer cette histoire du mieux que je le peux. Le danger constant et l’urgence, ça amène le besoin de vivre, le besoin de survivre et de trouver un havre à l’abri de toute menace. Ça permet la quête d’un lieu sûr, d’une solution à cette fin du monde… car elle ne sera pas éternelle. Éventuellement, tout finit par passer. Et la vie continue.»

Cette nouvelle parution «nous plonge dans un monde infernal rappelant la série Stranger Things et le jeu vidéo The Last of Us, où chacun agit pour sa survie». As-tu, d’une façon ou d’une autre, été inspiré par ces créations? On est curieux de savoir quelles ont été tes sources d’inspiration!

«Exactement! On peut aussi penser à The Walking Dead de Robert Kirkman, I Am Legend de Richard Matheson, ou encore aux romans Le fil des kilomètres et Le poids de la neige de Christian Guay-Poliquin. Ce sont des œuvres qui sont venues marquer mon imaginaire, nourrir cet espèce de paradigme dystopique post-apocalyptique.»

«Je crois que c’est important de connaître ce qui se fait au sein d’un genre dans lequel on écrit; ça nous permet de savoir comment s’aligner pour éviter les clichés, les impressions de déjà-vu, pour que ça soit toujours du nouveau pour les lecteurs.»

Métamorphoses fait partie des œuvres en lice pour le Prix littéraire Trillium en langue française 2021, qui vise à récompenser les écrivaines et écrivains francophones de l’Ontario et leurs éditeurs. Toutes nos félicitations et la meilleure des chances! Comment as-tu accueilli la nouvelle et, selon toi, qu’est-ce que cela peut t’apporter pour la poursuite de ta carrière d’auteur?

«Merci, merci et merci! J’ai accueilli la nouvelle avec grande surprise, beaucoup d’excitation, de reconnaissance et de gratitude. Car, quel que soit le verdict du jury, d’être finaliste au Trillium, je vois ça comme un grand témoignage d’appréciation de mon travail et cela m’est très encourageant.»

«Le fait de savoir que ses écrits parlent au monde, veux veux pas, ça aide à sentir que sa vision artistique est valide et qu’on a un message à communiquer aux gens. Ce que ça peut m’apporter ensuite pour la poursuite de ma carrière d’auteur, c’est une bonne question! Je ne m’attendais jamais à me rendre aussi loin, déjà que quand Dévorés a été publié, c’était une nouvelle incroyable, alors à partir de là, j’ai l’impression que tout est du bonus.»

«J’essaye de ne pas me créer d’attentes. Je continue à écrire. Il y a plein d’autres projets en cours que j’ai hâte de dévoiler. Et tranquillement, les projets comme musicien et comme comédien viennent s’entremêler à l’écriture… mais je n’en dirai pas plus pour l’instant, question de garder un peu de suspense.»

Tous les jours jusqu’au 10 juin, on vous fait découvrir un.e auteur.e finaliste au Prix Trillium, dans les catégories Prix du livre d’enfant et Prix littéraire en langue française. Bonnes découvertes et à demain!

*Cet article a été produit en collaboration avec Les Éditions L’interligne.

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