«L’effet Placebo et autres textes» de Martin Michaud – Bible urbaine

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«L’effet Placebo et autres textes» de Martin Michaud

«L’effet Placebo et autres textes» de Martin Michaud

Les balbutiements du prince du roman policier québécois

Publié le 23 janvier 2017 par Éric Dumais

Crédit photo : Éditions Goélette

Les Éditions Goélette ont fait paraître, un peu avant les Fêtes, un roman inédit accompagné de dix nouvelles écrites de 1995 à 2016 du romancier Martin Michaud qui n’avaient encore jamais eu la chance de sortir de son tiroir à bureau, sauf exception. Si celle en vedette n’arrive aucunement à susciter un quelconque intérêt de lecture, quelques nouvelles, à la fin du livre, font sourire ou encore grincer d’effroi, tout en sauvant en quelque sorte la mise de cette récente parution.

Car il faut l’avouer: le pari était risqué pour Goélette d’offrir aux fans de Michaud l’un des premiers textes que ce dernier a écrit dans la jeune vingtaine, une histoire d’environ 250 pages qui avait d’abord été refusée partout, partout. Il ne sert à rien de tourner autour du pot: Martin Michaud, à cette époque, explorait les styles et exerçait sa plume, tout en tâchant de bâtir une histoire qui allait sortir des sentiers battus. Quelques maladresses stylistique et orthographique nous empêchent de crier au génie et, surtout, cette histoire trop-inusitée-pour-être-intéressante n’arrive aucunement à susciter l’intérêt. Et les portraits au crayon de Rogé, qui illustrent le livre à des endroits-clés, n’apportent absolument rien à l’expérience…

Avec L’effet placebo, Martin Michaud nous donne l’impression avoir dévoré quelques histoires de Boris Vian tout en ayant eu un réel coup de cœur pour la construction narrative singulière et les mots-valises propres au courant surréaliste. Avec ce récit fantaisiste, il peine à nous faire entrer dans cet univers d’amateur pour le moins pété de Cirrus Lewis et Lupà, deux êtres peu attachants qui mènent une vie extrêmement plate et vide aux côtés de Caligo et Rosario. On y découvre ainsi des personnages peu attachants, mal construit, où le chien (Humphrey Bogart) et l’oiseau (Monsieur H) sont humanisés et où le champagne se boit dans des flûtes traversières…

Si nous n’avions qu’un conseil pour vous: partez plutôt à la découverte des aventures de Victor Lessard, l’âge d’or d’un Martin Michaud ayant apprivoisé le style policier qui lui sied à merveille.

Les autres textes: sauver la mise

Puis, vers les trois quarts du livre, l’auteur nous présente dix nouvelles, dont certaines ont déjà été publiées dans La Presse, Zone d’écriture de Radio-Canada ou encore Akashic Books en langue anglaise. Si toutes ne sont pas excellentes, on en retrouve néanmoins quelques-unes qui valent le détour, comme Maladie honteuse (un clin d’œil littéraire qui force le sourire), J’ai épousé Monica Belluci (probablement la plus originale sur le plan de la fiction) et Vous ferez cela en mémoire de moi (une bizarrerie d’histoire qui fait pourtant froid dans le dos). Pour le reste, on peine à y trouver un sens et surtout à y réfléchir longtemps après, comme lorsqu’on a l’impression d’avoir vécu tout un trip de lecture.

«L’effet Placebo et autres textes» de Martin Michaud, Éditions Goélette, 363 pages, 22,95 $.

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