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À quelques heures de la célébration de son centième anniversaire, le lundi 2 mai 2005, Allan Karlsson s’engouffre par la fenêtre ouverte de sa maison de retraite de Malmköping, dans le Södermanland, et saute en bas, atterrissant à côté d’une platebande de pensées. Son désir du moment: se sauver (fort lentement, est-ce nécessaire de l’ajouter?) et ne pas regarder en arrière. Le feu aux poudres, ou presque, le centenaire se dirige donc à la gare la plus proche et décide sur un coup de tête de s’acheter un billet d’autobus pour Strängnäs. Un jeune homme dégingandé aux cheveux blonds longs et gras, à la barbe clairsemée et portant une veste en jeans avec dans le dos l’inscription «Never Again», lui confie sa valise, prétextant une envie pressante. Sauf que l’autobus d’Allan arrive entretemps. Plutôt que de trouver une solution-éclair et surtout brillante, le centenaire décide de voler la valise de l’inconnu et d’embarquer dans l’autobus en quête de nouvelles aventures.
Jamais Allan n’aurait pu croire qu’il deviendrait l’un des tueurs en série les plus recherchés par les autorités suédoises…
Empruntant l’humour décadent et savoureux de l’Allemand David Safier, l’écrivain Jonas Jonasson propose quant à lui un style frais, tantôt tragique, tantôt comique, qui ne fait que tremper dans le monde de l’absurde plutôt que d’y baigner allègrement comme son voisin de l’ouest. Présenté en deux histoires parallèles, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire nous offre une immersion dans la cascade de péripéties que va vivre Allan en cette année 2005, où il aurait dû souffler sur ses cent bougies dans sa maison de retraite, entouré d’autres petits vieux comme lui, mais aussi un aperçu détaillé de l’enfance, l’adolescence et de la vie adulte d’Allan, alors qu’il était fabricant de bombes et qu’il a serré la main des grands hommes de l’histoire de l’Europe, notamment Staline, Nixon, Mao Tsé-toung.
Là où l’histoire s’essouffle, c’est justement dans ces incessants va-et-vient entre l’histoire présente et l’histoire passée, qui nous offre des bonds dans le temps continus, nous forçant à en apprendre sur Allan plus qu’il n’en faut pour bien saisir le personnage. Mais cela permet à Jonas Jonasson d’étirer son suspense (et la sauce, du même coup!) et de garder son lecteur en haleine plus longtemps… sauf qu’il passe près de perdre l’intérêt du lecteur à plusieurs moments.
Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire demeure un bestseller savoureux qu’il fait bon lire après une journée éreintante afin de décrocher du quotidien une fois pour toute, installé confortablement dans son La-Z-Boy.
Bande-annonce du film
L'avis
de la rédaction