LittératureRomans québécois

Le roman «Dix jours en cargo» d’Isabelle Miron
Bouffée d’air marin
Crédit photo : Léméac
Désireuse de se lancer dans l’écriture d’un roman, une femme d’une quarantaine d’années décide de faire le voyage entre Barcelone et le Brésil à bord d’un cargo. Elle aura même la chance d’emprunter la route mythique des immigrants américains. La dame n’avait cependant pas tout prévu. Elle est la seule femme à bord et elle n’a pas la liberté qu’elle aurait voulu. Elle doit respecter l’horaire de l’équipage et se plier aux directives du capitaine puisque le Cala Lucinda n’est pas un bateau de croisière.
Ce voyage qu’elle avait planifié pour se remettre à son projet d’écriture prend une tournure imprévue. Elle n’arrive pas à rédiger autre chose que son journal. Elle ne réussit pas à se mettre à la tâche: «Assise devant la table ensoleillé, je n’arrive pourtant qu’à reporter mon travail à demain. Il ne me manque ni le temps ni la tranquillité, mais l’état d’esprit dans lequel j’ai forgé le canevas de mon roman, cette passerelle vers le monde. Au beau milieu du néant, elle ne semble mener nulle part.»
D’ailleurs, la majorité du temps, si elle n’est pas au creux de son lit, elle contemple la mer sur le pont, le regard perdu à l’horizon. S’il y a ce sentiment d’isolement qui pèse sur elle, d’un autre côté, il y a aussi la vie à bord où la femme apprend les coutumes, le code à respecter et la hiérarchie qui règne sur le bateau. La notion du temps en mer est aussi un concept important qui affecte la passagère. Elle dit tourner en rond et trouver le temps long.
En fait, un passage du roman explique bien à quoi s’attendre comme trame narrative avec Dix jours en cargo: «Lors de mes études universitaires, mon professeur de création littéraire insistait sur l’importance d’une écriture concrète, sur les détails qui donnent forme à l’histoire. Il avait élaboré une grammaire de la fiction […] dans laquelle la primauté était donnée aux évènements plutôt qu’aux réflexions intérieures. Il avait également mis l’accent sur l’absolue nécessité d’une tension dans le texte, d’une logique interne de chaque image dans l’organisation du récit. Que dirait-il en lisant ce vide à pleines pages?»
Ce roman ne suscitera pas nécessairement les passions chez un large public. Or, cette dérive intérieure saura peut-être rappeler de belles images à ceux qui ont voyagé en mer ou résonnera peut-être dans le cœur des marins du dimanche.
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de la rédaction
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