Le roman «21 amants - sans remords ni regrets» de l'humoriste Mélanie Couture – Bible urbaine

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Le roman «21 amants – sans remords ni regrets» de l’humoriste Mélanie Couture

Le roman «21 amants – sans remords ni regrets» de l’humoriste Mélanie Couture

Sans intérêt ni pertinence

Publié le 20 janvier 2015 par Camille Masbourian

Crédit photo : Éditions Recto Verso

Autrefois sexologue, aujourd’hui humoriste, Mélanie Couture a ajouté une autre corde à son arc l’automne dernier lorsqu’elle a fait paraître 21 amants – sans remords ni regrets, son premier roman. Elle y relate les aventures sexuelles de Charlie, personnage qu’on devine être son alter ego, une ancienne psychologue devenue tatoueuse. Mais plus important encore dans ce contexte: Charlie est une redoutable croqueuse d’hommes qui raconte, chapitre après chapitre, ses aventures avec les hommes qui sont passés dans son lit. Ou dans sa voiture, ou dans sa chambre d’hôtel, ou même dans le fond d’une ruelle en arrière d’un bar du Plateau.

Charlie assume complètement ses fantasmes et clame haut et fort son besoin de sexe, ce qui serait plutôt mal vu de la part d’une femme, selon ce qu’elle dit dans l’introduction. «On ne se le cachera pas, avoir envie de baiser juste pour baiser en espérant que l’élu partira avant l’aube, ce n’est pas super bien vu quand on est née avec un vagin.» Rien n’est suggéré dans ce livre, tout est dit, sans tabou. L’idée, longuement détaillée, de la «pute» qui se trouverait en chaque femme, donne aussi une indication plutôt claire de ce qui attend le lecteur.

Roman érotique? Pornographique? Journal? Autofiction? On ne sait pas trop à quel genre est supposé appartenir 21 amants. Le langage est trop cru pour être érotique, on a plutôt l’impression de tomber dans la porno, même si les longues mises en contexte semblent vouloir atténuer le fait qu’on va parler de sexe avec moult détails. On a donc toujours l’impression d’être entre deux chaises en lisant ce roman, trop cru pour être de la chicklit, mais pas tout à fait assez assumé pour être considéré comme simplement érotique. On passe alors beaucoup de temps à se demander pourquoi on lit ça, et quelle est la pertinence d’un tel récit.

Autre agaçante habitude, l’auteure utilise à quelques reprises des notes de bas de page pour détailler certains mots qu’elle utilise, comme dreads, bear ou moshpit, par exemple, ou encore pour expliquer qui sont certaines personnes mentionnées, notamment Quentin Tarantino ou Hugh Hefner. Si un lecteur ne sait pas qui est Hugh Hefner, ou ne sait pas ce que sont des dreads, il ne fait visiblement pas partie du lectorat cible, et ces mots ne seront pas les premiers à le choquer. Les notes ne font que décrocher de la lecture, et sont visiblement des tentatives de l’auteure d’insérer quelques gags, qui tombent tous à plat.

C’est donc malheureusement une entrée ratée dans le monde de la littérature pour Mélanie Couture, qui aurait probablement dû se concentrer sur ses spectacles d’humour que sur l’écriture de ce livre, décomplexé et loin d’être hypocrite, certes, mais qui aurait tout de même pu être fait avec plus de sensibilité et de subtilité.

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