LittératureRomans québécois
Crédit photo : Éditions de la Grenouillère
Si elle voulait travailler des contraintes, formes et genres, l’auteure n’aurait certes pas agi autrement. Le recueil comporte dix-neuf nouvelles d’une longueur variant de trois à quarante pages. Le faire remarquer a une certaine pertinence, car cela démontre aussi le caractère éclectique du recueil. Le lecteur y trouvera des nouvelles, une courte pièce de théâtre, un texte qui se transforme en calligramme, une intrigue terroriste, un récit d’anticipation, des histoires intimes, un échange de courriels, une aventure scolaire, un drame d’époque et ainsi de suite. Ouvrir un livre et y trouver une telle diversité est un plaisir assez rare et un peu trop délaissé. D’ailleurs, quel meilleur format qu’un recueil de nouvelles pour se prêter à un tel exercice?
La plupart des histoires sont donc relativement courtes, mais arrivent à créer une ambiance assez vite, et sont souvent ponctuées d’un revirement ou d’une chute qui réussit généralement à faire son effet. Legouix réussit, malgré sa tendance à sauter d’un rythme à l’autre, à conserver un style qui lui est propre. On est assez loin des recueils qui ont une unité aussi forte que ceux de Borges ou Volodine, mais ce n’était certainement pas le but recherché. L’ensemble peut toutefois être inégal, mais on sent une sensibilité et un engagement assez personnels pour affirmer que chacun risque d’y trouver son compte. Peut-être pas dans chaque histoire, mais certaines feront mouche, c’est fort probable. Une première œuvre assez réussie.
L'avis
de la rédaction