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Crédit photo : Presses de la Cité
La recette de David Safier repose toujours sur le même modus operandi: un protagoniste, super-humain, humain, animal ou insecte, qui se retrouve bien vite les pieds dans les plats et une vie qui repose sur la corde raide. Au sein de cette plus récente comédie romanesque, l’auteur plante son décor dans la nature allemande, au cœur d’une terre où cohabitent fermier, bovins et, possiblement en esprit, la déesse divine des vaches Naïa. Jusqu’ici, nous avons l’impression de nous retrouver sur un petit coin de paradis, sauf qu’une ombre au tableau noircit l’idylle des habitants à quatre pattes lorsqu’ils apprennent un trait qu’ils ne connaissaient pas des humains: «ils mangent les vaches»!
À cette révélation du chat errant Giacomo, Lolle va entraîner dans la panique son taureau Champion (qui l’a trompée récemment avec Susi et son pis à faire tourner les têtes), et ses amies P’tit radis et Hilde. En plus d’avoir récemment eu affaire à Old Dog, ce chien-démon jurant qui les tuerait toutes, les vaches n’auront qu’un seul désir: s’enfuir là où elles seront en sécurité, et surtout considérées; c’est-à-dire en Inde! Un long et périlleux voyage qui les mènera de l’Allemagne à New York aux confins de l’Himalaya. Mais une question demeure en suspens: réussiront-ils à gagner l’Indes sains et saufs?
L’histoire est bien entendu abracadabrante, mais c’est là où repose l’esprit de David Safier: dans la mise en place d’une histoire jonglant à la fois avec réalisme et fantastique, et où les situations rocambolesques s’emboîtent les unes après les autres. Cette fois, on dénote quelques mots d’esprit qui font sourire, comme «nous allons de mal en pie», «jouer à touche-pis», «jouer à attrape-bouse» ou encore «me démeuhner», sauf que les longueurs, notamment au sein des dialogues ou de péripéties en trop, n’aident en rien la fluidité du récit. Il faut l’avouer sans détour: ce cinquième roman de Safier fait sourire à l’occasion, mais ne provoque en aucun cas le rire gras.
Pour ceux qui n’ont pas encore percé l’univers fantaisiste de David Safier, procurez-vous sans plus tarder Maudit Karma et Jésus m’aime, les deux plus belles réussites de l’auteur.
«Le fabuleux destin d’une vache qui ne voulait pas finir en steak haché» de David Safier, Éditions Presses de la Cité, 370 pages, 25,99 $.
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Par Presses de la Cité
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