«Le Cuisinier rebelle en feu» d'Antoine Sicotte – Bible urbaine

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«Le Cuisinier rebelle en feu» d’Antoine Sicotte

«Le Cuisinier rebelle en feu» d’Antoine Sicotte

L'homme devant le BBQ

Publié le 28 avril 2014 par Bible urbaine

Crédit photo : Éditions Cardinal

C'est entouré de flammes orangées qu'Antoine Sicotte nous présente son quatrième livre, composé d’une honnête sélection de recettes estivales à réaliser sur le barbecue. Le Cuisinier rebelle en feu, paru aux Éditions Cardinal, mise sur la facilité de réalisation des grillades, et plaira certainement aux amateurs de BBQ en manque d’idées ou de temps. Un livre relevé en testostérone.

Ancien musicien du groupe pop-rock Sky et producteur d’albums à succès, Antoine Sicotte s’est réinventé et fait, depuis quelques années, sa marque en tant que cuisinier «épicurieux». Son plus récent livre, Le Cuisinier rebelle en feu, est né de l’intention de rendre des menus estivaux qui répondent à ces cinq dénominateurs communs: les recettes peuvent être réalisées sur un BBQ au propane; la majorité des ingrédients se trouvent sans difficulté en épicerie; des à-côtés à cuire sur le BBQ sont également proposés pour accompagner les viandes; le temps de réalisation est assez succinct, donc parfait pour les soirs de semaine; et finalement, l’index des ingrédients à la fin du livre facilite le choix d’une recette en fonction de ce qui se trouve dans notre frigidaire.

Les plats sont ordonnés à travers plusieurs chapitres définis par catégories: poulet, boeuf, porc, agneau, poissons et fruits de mer, accompagnements et même desserts. Sicotte annote de son franc parlé plusieurs recettes, en plus de présenter en préface des astuces sur les coupes de viandes, les types et les températures de cuisson et le grain de la viande. Cependant, ces conseils constituent une courte initiation à des principes de base en cuisine, et seront définitivement redondants pour les cuisiniers moindrement expérimentés.

Au-delà des cinq prémisses initiales, c’est définitivement la passion culinaire de Sicotte et son ouverture sur le monde qui lient les 60 plats aux noms expressifs. Polynésie, Portugal, Jamaïque et Irlande ne sont que quelques-unes des destinations visitées par celui-ci dans le cadre de son émission de cuisine Le Cuisinier rebelle prend l’air, et dont il s’inspire librement. Une belle diversité de saveurs se succèdent, alors que l’on retrouve autant de l’asiatique (Salade d’Along, Langoustines Coco-coriandre), du méditerranéen (Poulet Lisboa, Sardines aux pastis) que des propositions plus traditionnelles (Poulets «spinnés» BBQ, Bûche de bœuf des sous-bois). Les accompagnements sont intéressants dans l’ensemble, comme par exemple les tagliatelles de courgettes, les avocats grillés 2 façons ou encore la salade de choux de Bruxelles grillés. Et aussi sa section de desserts, originale bien qu’elle ne contienne seulement que 4 recettes. Avec un peu d’initiative, la plupart des cuissons peuvent facilement être exécutées à partir d’une cuisinière conventionnelle, à défaut de posséder un barbecue.

En plus d’être le concepteur des recettes, le cuisinier autodidacte signe aussi la direction artistique et la majorité des photographies. Dès les premières pages du livre, Antoine Sicotte en impose avec ses influences viriles et rétros, mais qui jette dans le cliché parfois, tristement. L’ensemble est alourdi par les nombreux arrangements de photos occupant des pages entières, et qui éclipsent la sobriété des recettes à coup de tattoos, de motos, de bouteilles d’alcool et de vinyles. Alors que la tendance du moment en photographie culinaire mise davantage sur des sujets épurés et des présentations léchées, la signature esthétique de Sicotte repose plutôt sur des plats photographiés en plan rapproché et saturés en couleurs et textures. En plus des photographies rudimentaires, le graphisme – qui suit la thématique des flammes – donne un fini brut et plutôt tape-à-l’oeil.

L’intention derrière Le Cuisinier rebelle en feu se veut somme toute accessible, mais aurait gagné à ce que son auteur définisse d’emblée son public cible. Des commentaires comme «Parfait pour impressionner les amies de ta blonde à l’apéro» ou «Ok… la crème glacée, j’en mange en cachette dans le garage» laissent clairement sous-entendre que le cuisiner s’adresse a priori dans son approche à la gente masculine. Un univers stéréotypé, donc, qui tend à limiter le lectorat interpellé, et qui, au final, met davantage en lumière le cuisinier que les plats.

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