«Le cartel des volcans» de Patrice Robitaille – Bible urbaine

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«Le cartel des volcans» de Patrice Robitaille

«Le cartel des volcans» de Patrice Robitaille

La descente aux enfers d’un jeune caïd

Publié le 22 juillet 2013 par Caroline Legouix

Crédit photo : Éditions David

Le cartel des volcans s’ouvre sur une scène d’apocalypse: une marée de pétrole en feu embrase la ville de San Martín, au Mexique. À la casa de niños (l’orphelinat), une autre tragédie est en train de se jouer. Le livre va nous raconter, dans un long retour en arrière, les événements qui ont mené à ces deux drames.

Patrice Robitaille a publié en 2010 deux romans aux Éditions de l’Interligne: L’homme qui mangeait des livres, ainsi que Le chenil, finaliste au Prix littéraire du Gouverneur général du Canada en 2010, dans la catégorie littérature jeunesse. Pour son troisième livre, paru aux Éditions David, l’auteur s’est inspiré d’une catastrophe qui a eu lieu à San Martín en décembre 2010 lors de l’explosion en pleine ville d’un pipeline qui avait été siphonné par des narcotrafiquants. Mais l’histoire du Cartel des volcans est surtout celle de Juan Esteban, un jeune caïd en manque de père qui se défonce à la colle et à la cocaïne. Ni l’amour inconditionnel du père Fernand, qui dirige la casa de niños, ni l’amour fraternel de Diego n’arriveront à le sauver.

Dans ce récit de lente descente aux enfers, Patrice Robitaille nous dévoile peu à peu la noirceur de Juan Esteban, mais aussi sa fragilité. Comme la marée que rien ne peut repousser, les mots progressent vers une fin inéluctable dans un style ample et fluide, avec de nombreuses métaphores poétiques, par exemple: «Son visage était livide, tel un torrent qui emporte avec lui ce qu’il y a de meilleur et qui laisse derrière lui un terrain vague, sans points de repère pour le distinguer sur l’horizon.»

Le cartel des volcans parle des vies gâchées par la drogue et le crime, de la détresse des orphelins et d’un monde dans lequel tuer un homme n’a pas plus d’importance que d’écraser une fourmi. Mais dans ce monde, il y a aussi le père Fernand, Daniela et Diego qui apportent une lumière d’espoir, présente de façon symbolique dès le début du livre: «La lune, belle et ronde de la veille, laissait toujours par endroits, de façon surprenante, sa lumière bleutée jaillir derrière les nuées noires et épaisses qui parcouraient le ciel.» Ce roman de Patrice Robitaille est un livre sensible et profond qui ne laissera certainement personne indifférent.

«Le cartel des volcans», de Patrice Robitaille, Les Éditions David, 2013, 154 pages, 21,95 $.

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